Critiques
Film dramatique présenté à Cannes en 2011, Melancholia aborde le thème de la dépression avec lyrisme et attributs plastiques indéniables. Déjà encensé dans ses derniers films tels que Antichrist, Dancer in the dark ou encore Manderlay, Melancholia a valu à Kirsten Dunst le prix de la meilleure interprétation féminine au festival de Cannes en 2011. Le long-métrage en question ici, à l’allure de conte moderne, narre le chemin que se fraie la mélancolie dans l’esprit d’une jeune femme, Justine, qui semble pourtant être au comble de la joie. Beaucoup d’images, d’évocations plastiques, de scènes dignes de tableaux dans ce récit, de subtils informulés de mots et d’échanges à décrypter tant bien que mal afin de saisir l’essence de ce drame poétique.
Dramatic Film presented at Cannes in 2011, Melancholia approaches the subject of depression with lyricism and undeniable visual attributes. Already acclaimed in his later films like Antichrist, Dancer in the dark or Manderlay, Melancholia allow Kirsten Dunst to earn the award for Best Actress at Cannes. The film in question here, which looks like a modern fairy tale, tells us the path through melancholy in the mind of a young woman, Justine, who nevertheless seems to be overjoyed. Many images, visual evocations are unformulated and subtle words trying to capture the essence of this poetic drama.
Analyse.
Le film s’ouvre sur un prologue constitué d’images en mouvement, se succédant, sans lien perceptif entre elles. Ces images, d’une lenteur enivrante, peu commune au cinéma, et sur un air de Wagner, témoignent de l’univers onirique et romantique du réalisateur.
Le choix de Wagner n’est pas dû au hasard. Avec ce passage du prélude de l’opéra de Tristan et Iseult, Von Trier inscrit son œuvre filmique dans la catégorie du drame, qui ne peut qu’aboutir à une fin tragique, qui, par le renoncement de Tristan à la vie, délivre l’homme de ses tourments. Ce qui vaut pour Tristan et Iseult, mais aussi pour Claire, mais surtout pour Justine, comme on le verra dans la seconde partie du film.
Le rythme traditionnel du récit se trouve être brisé par l’apparition d’un synopsis avant même tout commencement de narration, et bouscule la trame de fond. D’autant plus que ces tableaux se succédant appellent davantage à la plasticité de l’image qu’au déroulement d’un scénario.
Le premier tableau est un plan rapproché du visage de Justine, après son mariage. Cheveux coupés et humides, traits tirés, lèves exsangues, yeux mi-clos, le visage figé de la jeune femme apparaît apathique. A l’arrière-plan, sur un fond de ciel rose, comme après un orage d’été, tombent des aigles.
Considérés comme des idéaux de beauté, et de prestige, ces aigles tombant du ciel font écho à la situation de Justine. En effet, s’étant débarrassé de tout prestige social, de son splendide mariage à sa promotion en tant que directrice artistique, à ses attributs de féminité, ses long cheveux blond, sa mine resplendissante, elle peine désormais à faire des gestes simples, comme prendre un bain.
Le second tableau est un plan en plongée sur un jardin à la française, surplombé par un cadran solaire. Au centre de ce jardin apparaît en minuscule Justine, dans sa robe de mariée. Ce cadran solaire, qui renvoie sans doute à ce qui se trame dans le ciel, surplombe un jardin parfaitement symétrique, à la française donc, connu pour exalter dans le végétal l’ordre sur le désordre, ce qui renvoi nécessairement à l’état ambivalent de Justine lors de la réception de son mariage, tantôt suivant à la lettre les désidératas de sa sœur concernant la cérémonie, tantôt s’en échappant, pour aller uriner sur le terrain de golf. Entre ordre social et désordre intérieur, Justine oscille.
Analysis.
The film opens with a prologue consisting of moving images in succession, without perceptual link between them. These images, of an intoxicating slow, unusual in cinema, and on an air of Wagner, reflect a dreamlike and romantic universe.
The choice of Wagner is meaningfull. With the Tristan and Isolde prelude passage, Von Trier scored his film work in the drama category, which can only lead to a tragic end, which in Tristan’s renunciation of life, shall issue Man from torments. What applies to Tristan and Isolde, for Claire too, but especially for Justine, as discussed in the second part of the film.
The traditional rythm of the narrative style is broken by the appearance of a synopsis before any commencement of real narration, which upsets the backstory. Especially since these succeeding scenes are calling for more plasticity of the image than scenario unfolding.
The first scene is a close-up of Justine’s face after her marriage. Short hair, wet hair, drawn features, risers bloodless, eyes half closed, the young woman frozen face appears apathetic. In the background, on a pink sky, like after a summer storm, fall eagles.
Regarded as ideals of beauty and luxury, these eagles falling from the sky echo the situation of Justine spirit. Indeed, having got rid of all social prestige, her splendid marriage to her promotion as artistic director, her feminine attributes, long blond hair, radiant mine, she hardly succeed in doing simple things, like taking a bath.
The second scene is a dive plan on a French garden, overlooked by a sundial. At the center of the garden appears in tiny, Justine, in her wedding dress. The sundial, which undoubtedly reflects what is happening in the sky, is overlooking a perfectly symmetrical garden, French one, known to exalt in the vegetable order over disorder, which could refer to the ambivalent state of mind of Justine during her marriage, sometimes following the letter of the desiderata of her sister for the ceremony, sometimes escaping, to urinate on the golf course. We observe a real dichotomy between social order and internal disorder so.
Sur le troisième plan on peut observer une toile de Bruegel, Les chasseurs dans la neige, qui part en fumée. Sur cette toile en minuscule, derrière l’église, une maison en proie à un feu de cheminée voit son propriétaire en ascension sur le toit, tenter de faire face au danger. Cette infime tragédie dans l’immensité de la toile et ici, de l’image, renvoie au microcosme que constitue l’état neurasthénique de Justine, dans l’immensité du monde.
Thème ô combien romantique, que celui de l’homme face à la nature. Une nature exaltée, toute puissante, comme sur ce plan où l’on voit, dans une pénombre quasi complète, un cheval qui semble tomber à terre, alors qu’il s’agit d’un cheval qui se lève, vu en marche arrière. Cet animal, puissant et fort, galvanise toute la beauté de celle-ci.
Au quatrième plan on aperçoit la planète terre qui cache à peine une étoile rouge, en feu, prête à entrer en collision avec celle-ci. Et cela ainsi de suite sur trois plans encore. L’étoile et la Terre entament alors un balai, dans l’espace, dans une succession de plans coupés par les autres tableaux du prologue.
Ainsi, on s’aperçoit que l’étoile rouge est devenue une planète, la planète bleue. Elles se font face, passent très proches l’une de l’autre pour que sur l’énième plan, la planète bleue désormais plus grosse que la Terre, finisse par absorber cette dernière dans une collision inévitable et préoccupante.
La nature, tout comme Justine, est ambivalente. Parfois inquiétante, d’autres fois protectrice, elle assure un rôle assez ambigu. Elle apparait protectrice lorsque le fils de Claire taille un morceau de bois, qui permettra de leur construire à eux trois un abri où ils réfugieront. Elle est d’autres fois une entrave, comme lorsque que Claire, son fils dans les bras, tente de s’enfuir de sa demeure, tandis que ses pieds s’enfoncent dans une pelouse de terrain de golf, tentant de fuir un mal que l’on ne voit pas, qui ne dit pas son nom ni ne montre son visage.
Ou lorsque Justine en robe de mariée tente de fuir mais est empêchée par des racines sortant du sol qui la ralentissent. Le cadre est entouré de ronces. La nature est, vivante, et inquiétante. Justine, ainsi rattachée au sol, ne peut s’élever, ni se sortir de cette situation dans laquelle elle semble embourbée. Il y a une idée de correspondance entre nature humaine et nature terrestre.
Douzième plan, Justine, dans sa robe de mariée et un bouquet de fleurs à la main, de muguet plus précisément, apparait sur un lit d’eau. Entourée par la végétation, les yeux fermés, elle s’écoule, sur un lit de mort. D’après le langage des fleurs, le muguet signifie « retour du bonheur ». Dans une nature luxuriante, Justine fait ici penser à une toile du peintre romantique Millais.
Sur cette toile, c’est un personnage de Hamlet, Ophelia, qui apparait, chantant, juste avant sa noyade, un bouquet de fleurs à la main. Tout comme Ophelia, Justine apparait ici sans vie. Son visage mortifère témoigne du mal qui la ronge, et qui vient contraster avec sa toilette, et son bouquet de muguet, symbole de bonheur, qu’elle tient fermement, avec les deux mains.
Un prologue qui fait appel à la plasticité de l’image, à ce qu’elle a de plus évident : sa matérialité. A la fois destructrice et protectrice, la nature, ainsi représentée par Von Trier, permet un parallèle des plus judicieux des tourments de l’âme humaine, auxquels les personnages du film vont être confrontés.
On the third level we can observe a painting by Bruegel, Hunters in the snow, going up in smoke. On this canvas, in tiny, behind the church, a house plagued by a fireplace sees its owner climb on the roof, trying to face the danger. This small tragedy in the vastness of the web and here, image, refers to the microcosm that is the state of neurasthenic Justine in the immensity of the world.
Theme romantic, that of man versus nature. An exalted kind, all-powerful, as on this plan which we see in almost complete darkness, a horse that seems to fall to the ground (while it’s a horse seen in reverse). This animal, powerful and strong, galvanized the beauty of it.
On the fourth plane we see the planet earth that barely hides a red star on fire, ready to collide with it. The star and the Earth then began a broom, in space, in a succession of planes (three) cut through the other tables of the prologue.
Thus, we see that the red star became a planet, the blue planet. They are facing, coming very close to each other for the umpteenth level, the blue planet now bigger than the Earth, will eventually absorb it in an inevitable and disturbing collision.
Nature, like Justine, is ambivalent. Sometimes disturbing, sometimes protective, it provides an ambiguous role. It appears protective when the son of Claire size piece of wood, which will build them their three shelter where they will take refuge. It is sometimes a hindrance, as when Claire, her son in her arms, trying to flee her home, while her feet sink into a golf course lawn, trying to escape an evil we do not see, that does not say its name.
Or when Justine wedding dress tries to flee but is prevented by outgoing roots from soil slowing her. The setting is surrounded by brambles. Nature is alive and disturbing. Justine, attached to the ground, can’t rise, nor going out of this situation in which she appears mired. There is an idea of correspondence between human nature and earthly nature.
Twelfth Plan, Justine, in her wedding dress and a bouquet of flowers in hand, thrush, appears on a water bed. Surrounded by vegetation, eyes closed, it flows on a deathbed. According to the language of flowers, lily of the valley means « return of happiness. » In a luxuriant nature, Justine looks exactly like a romantic painting of Millais.
In Millais’s painting, it’s a character of Hamlet, Ophelia, which appears, singing, just before drowning, a bouquet of flowers in hand. Like Ophelia, Justine appears lifeless. Her face reflects deadly evil that gnaws, and that comes contrast with her toilet, and bouquet of lilies, symbol of happiness, that she firmly holds with both hands.
A prologue that appeals to the plasticity of the image, on what seems the most obvious : its materiality. Both destructive and protective nature, as represented by Von Trier, allows parallel smarter torments of the human soul, which the film’s characters will have to face.
La première partie du film, intitulée « Justine », du prénom du personnage principal, tranche véritablement avec le prologue, par son réalisme. Dans la première scène, c’est à un couple parfaitement heureux que l’on a à faire, occupée à faire avancer une limousine trop longue qui les retarde dans le voyage les menant au château de la sœur de Justine, Claire, pour le repas d’après les noces.
Leurs deux heures de retard ne semblent pas préoccuper la mariée, qui retarde une fois de plus son arrivée parmi ses invités, et prends intérêt au ciel étoilé, plus précisément, à une étoile, rouge, nommée Antares. Antarès est une étoile qui existe actuellement, qui est en fin de vie, d’où sa couleur. On ne sait s’il elle a déjà explosé, lorsqu’on le verra, Antarès aura pour nous le même diamètre que la lune. On peut y voir ici une corrélation avec l’état de Justine, qui va aller en se détériorant.
On ne sait, pour l’instant, si elle est déjà engagée dans une profonde mélancolie, on ne le saura que lorsque son état explosera face à ses proches. Son ambivalence, qui semblent être les légers caprices d’une enfant trop gâtée, continue, et au lieu de se rendre enfin au repas où de nombreuses personnes l’attendent, elle se dirige avec son mari dans son écurie, lui présenter son cheval ; elle ne participe pas non plus à la loterie organisée. Elle apparaît ainsi comme une petite fille insouciante. Elle s’y efforce tout du moins. C’est après le discours de son patron et les interventions orales de ses parents que le sourire de Justine commence à s’effacer.
Claire la prends à part, lui fait promettre de ne pas faire de scènes. « Tu sais ce que je veux dire. » Ces mots de Claire laisse entendre que Justine, qui parait avoir tout ce qu’une femme peut rêver d’avoir, qui semble radieuse, ne serait peut-être qu’une image, de la joie. Après ce passage, Justine profite d’un tiers temps musical pour s’échapper, part sur le terrain de golf, seule, dans la nuit, déchire sa robe, n’y prête aucune attention, ne sait trop quoi faire, puis urine sur le terrain, tout en contemplant les étoiles avec admiration. S’affranchir des règles, des mondanités, le temps d’un instant, lui redonne le sourire. Ces allers-retours vont devenir incessant. Plus on avancera, moins sa propension à dissimuler son vague à l’âme se fera sentir.
The first part of the film, entitled « Justine », the main character’s name, truly slice with the prologue, by its realism. In the first scene, it’s a couple perfectly happy that we have in front of us. They are busy with a limousine too long in delaying, they seems quite happy during this trip to the castle of Justine’s sister, Claire, for the meal, just after the wedding.
Their two-hour delay did not seem to worry the bride, delaying once more her arrival among her guests, and taking interest in the night sky, specifically, to a star, a red one, named Antares. Antares is a star that exists, which is in the end of her life, hence its color. We don’t know if it has already exploded; when it will, Antares will have the same diameter as the moon. We can see here a correlation with the state of Justine, which will go worsening.
We do not know for the moment, if she’s already engaged in a profound melancholy, we will see this only when her condition will explode in front of her relatives. Her ambivalence, which appears as light whims, is continuing, and instead of finally making the meal while many people are waiting, she runs with her husband in the stable, present her horse, then do not participate in the organized lottery. She appears as a carefree little girl very cheerful. She is trying, at least. After her speech boss and oral interventions from her parents, Justine smile begins to fade.
Claire take her apart, made her promise not to make scenes. » You know what I mean. » These words of Claire suggests that Justine, who seems to have everything a woman could want to have, which appears radiant, may only be a picture of joy. After this, Justine escape from the golf course, alone in the night, tears her dress, pays no attention. Quite amorphous, she doesn’t know what to do, then urinates on field while contemplating the stars with admiration. Working out rules, worldliness, for a moment, is bringind back on her face, a smile. These back and forth will become incessants. The more we advance, the less propensity to conceal her melancholy will be possible.
C’est comme si chaque décharge de bonheur la faisait sombrer davantage. D’abord après l’annonce de sa promotion en tant que directrice artistique, et maintenant après le discours émouvant de son mari, elle saisit l’opportunité de s’éclipser, à nouveau, pour coucher son neveu, et entame une sieste à ses côtés. Elle fait part de son état à sa sœur, lui expliquant qu’elle sait qu’il faut qu’elle se reprenne.
« Je trime dans ce récit, sombre et profond, ça s’accroche à mes jambes, c’est vraiment très lourd. »
Ces mots, quelques peu confus, de la mariée, témoigne de cette mélancolie qui l’envahit peu à peu, qui s’accroche à son corps. C’est comme si elle était absente, de son mariage, absente de sa vie de son corps, qu’elle ne se mouvait que pour répondre aux contraintes sociales qui sont les siennes ce soir-là. On la somme d’être heureuse, elle a tout ce qui témoigne du bonheur, mais ces contraintes sociales lui paraissent lourdes à porter.
Alors qu’on l’attend, qu’on s’impatiente à nouveau pour couper le gâteau, cette fois Justine apparait nue dans un bain, débarrassée de sa robe. Tout comme sa mère d’ailleurs. Ses difficultés à suivre les codes, à être présente en temps et en heure, étaient les premiers signes de son renoncement, à sa vie, telle qu’on la lui offrait. La lenteur du prologue donnait déjà le ton, de son état de plus en plus apathique, en dehors de toute vie.
Plus elle s’engage dans cette relation, plus elle s’engouffre dans un mal-être qui ne dit pas son nom. Elle s’excuse auprès de son mari, il rétorque que c’est de sa faute, qu’il avait vu qu’elle allait mal auparavant. Qui sait depuis combien de temps déjà Justine sombre, tout en faisant face quoi qu’il arrive, elle à qui il ne serait pas permis d’être malheureuse.
Malgré les attentions de son mari Mickael, qui lui montre une photo d’un verger de pomme qu’il vient d’acquérir pour leur vie à deux, où elle aura l’occasion de se reposer lorsqu’elle se sentira triste, selon ses mots, Justine aborde un sourire de façade, et abandonne la photo sur un fauteuil. Mickael comprend, qu’elle est ailleurs, qu’elle est sans doute déjà partie, plus dans cette relation.
« T’as intérêt à être foutrement heureuse. » Les mots de son beau-frère, sous entendent que ce ne serait pas la première fois que Justine manifeste une telle mélancolie. C’est sous forme d’accord qu’il tente de la contraindre au bonheur. Et c’est timidement qu’elle lui répond qu’elle devrait l’être, sur un rire, qui rompt la sériosité de la scène.
Quoi qu’il en soit, elle comprend vite que ses proches ne sont pas dupes. Mickael se confie à Claire sur la distance qui la sépare de Justine, Claire lui jette au visage ses mensonges, Justine, démasquée, craque. Tous les livres exposés dans la pièce, aux formes néoplastiques, Justine va les remplacer par des toiles romantiques, dont une de Bruegel, aperçue dans le prologue. Remettre les choses en ordre, leur trouver une nouvelle place, comme pour essayer de mettre de l’ordre dans ses idées, dans sa tête. Elle transpose son état d’âme, au désordre qui l’entoure, puis tente d’y remédier.
It’s as if each discharge of happiness was making her falling further. First after the announcement of her promotion as artistic director, and now after the emotional speech of her husband, she took the opportunity to slip away, again, to lie to her nephew and begins a nap in his sides. She expressed her condition to her sister, explaining that she knows that she has to take control back :
« I toiled in this story, dark and deep, it clings to my legs, it’s really heavy. «
These words, somewhat confused, show the melancholy that invades slowly, clinging to her body. It’s as if she was absent, absent from her own life, from her own body, as if she was forcing herself to respect social constraints that are hers that night. These social constraints seem to be too heavy to wear.
While she is expected, we get impatient to cut the cake, this time Justine appears naked in a bath, stripped of her dress, away from others. Her difficulty to follow codes, to be present in time, was the first signs of her renunciation to life. The slow prologue already set the tone, on her increasingly condition to darkness.
The more she engages in this relationship, the more it rushes into a malaise. She apologizes to her husband, he replies that it’s his fault, since he saw that she was wrong before. Who knows how long already Justine has been dark, while facing whathever may happened, being the one who has to remain happy.
Despite attentions of her husband Michael, who shows her a photo of an apple orchard that he has acquired for their life together, where she will have the opportunity to rest when she feels sad, in his words, Justine addresses a false smile, forget this photo left on a chair. Mickael truly understands that she is elsewhere, she is probably already elsewhere, she is no longer in this relationship.
« You better be damn happy. » Words of her brother-in-law, imply that it would not be the first time that such melancholy reach Justine. This is the form of agreement that tries to force happiness. And it is timidly that she replys to him that she should be as he says, in a laugh, that breaks the scene seriousness.
Anyway, she soon realizes that her relatives are not fooled. Michael confides in Claire on the distance that separates him from Justine, Claire throws Justine’s face her lies. Justine, unmasked, crunches. All books on display in the room, the neoplastic forms, Justine will replace them with romantic paintings, one of Bruegel, seen in the prologue. Putting things in order, find them a new place, like trying to put order in her ideas, in her head. It transposes her mood, disorder around her and then tries to fix it. Last temptative…
Une autre toile attire l’attention. Il s’agit d’Ophelia de Millais, toile pré-raphaëlite. On y voit Ophelia, personnage d’une œuvre de Shakespeare, chantant avant sa noyade, le corps porté par l’eau, des fleurs à la main. Correspondance avec l’affiche du film, et l’un des plans du prologue.
Quelque peu désemparée, la jeune mariée tente d’aller parler à sa mère, qui lui conseille « de foutre le camp », sans vraiment écouter les angoisses de sa fille, qui semblent davantage métaphysiques que liées à sa vie future de jeune mariée, ce que ne semble pas comprendre sa mère.
On la retrouve dans la salle de réception, ne pouvant plus se cacher derrière des sourires radieux. Dans une dernière tentative de lui redonner le sourire, Mickael boira après elle, à la bouteille, un spiritueux. Ce qui la fera sourire, le temps d’un instant.
Another canvas attracts attention. This is Ophelia by Millais, Pre-Raphaelite painting. It shows Ophelia, a character from Shakespeare’s singing before drowning, the body carried by water, flowers in hand. Correspondence with the film poster, and one from the prologue.
Somewhat bewildered, the bride tries to talk to her mother, who advised her to « fuck off » without really listening to the anguish of her daughter, who seems more metaphysical than related to her future life as a young and successfull bride, which the mother does not seem to understand.
We found Justine in the reception room, which can no longer hide behind radiant smiles. In a last attempt to restore the smile, Mickael will drink just after her to the bottle, liquor. What will bring back smile to her face, for a short moment.
Mais essayant en vain de parler à son père, qui semble occuper ailleurs, elle ne trouvera pas l’oreille attentive qu’elle espérait. C’est sa sœur qui jettera le bouquet de la mariée à sa place, devant ses hésitations. Sa nuit de noce sera avortée.
Elle quittera la chambre, où se trouve Mickaël, puis sur un coup de tête, ira faire l’amour avec Tim, son nouveau collègue, tout en le repoussant quelque temps plus tard. Elle rompt ainsi son pacte social, son mariage, puis son ascension professionnelle, en démissionnant. Gestes irréfléchis mais libérateur, gestes authentiques, en ce qu’elle laisse le fond de sa pensée rejaillir, faisant fît des conséquences.
« J’aurais essayé ». Aveu non dissimulé de Justine à sa sœur, de sa tentative, de faire bonne figure, en vain. Cette première partie se terminera sur une sortie à cheval avec Claire, et l’impossibilité pour le cheval de Justine, Abraham, de traverser un pont, pour sortir de la propriété. La voilà murée, et par là-même, sa sœur avec, et le reste de la famille n’ayant pas quitté le château, tandis qu’Antares, l’étoile rouge, a disparu…
Trying in vain to talk to her father, who seems to be occupy, she will not find the sympathetic ear she was hopping for. It’s her sister who will throw the bridal bouquet in place of her, because of Justine’s prostration. Her wedding night will be aborted. She left the room, left Mickaël alone, make love with Tim, her new colleague while pushing him away some time later.
Thus, she breaks the social pact, marriage and professional ascent, by resigning. Thoughtless but liberating gestures, authentic gestures, in that it leaves the back of her mind rebound, taking no care on consequences.
» I would have tried « . undisguised confession to her sister, her attempt to look good, have been in vain. This first part will end on a horse riding by Claire, and the impossibility for the horse, named Abraham, to cross a bridge to get out of the property. Here she appears walled and thereby, her sister and the rest of the family have no possibily to left the castle, and Antares, the red star has disappeared …
Si cette seconde partie est intitulée « Claire » c’est davantage car c’est elle à son tour qui va sombrer, lorsqu’au cours de la première partie, c’était sa sœur. Justine est toujours présente, et au cœur de l’intrigue. C’est sous un autre jour qu’on la découvre. Elle qui était si radieuse, apparaît désormais sous les traits d’une femme à qui il manque de la vie. Ses cheveux sont coupés, les traits de son visage sont durs, son regard vague, et son teint très pâle.
Dès la première scène, il apparaît qu’elle a de sérieuses difficultés à effectuer des gestes sommes toute quotidiens, comme prendre un taxi, pour rejoindre la demeure de sa sœur. Son état mélancolique, a laissé place à une profonde dépression. Chaque geste chaque mouvement semble être une difficulté de plus. Ouvrir la porte de la voiture du taxi, monter à l’intérieur, tout cela elle ne peut l’effectuer sans le renfort d’une tierce personne. C’est ce qu’on appelle cliniquement l’aboulie. La scène du bain, de la tentative du bain, illustre cette perte d’élan vital, caractéristique de l’état dépressif. Nue devant la baignoire, Claire la portant à dessous de bras, lever sa jambe pour entrer dans le bain lui est impossible. Parler non plus.
C’est par un gémissement, quasi animal, qu’elle manifeste son mécontentement. Elle apparaît impotente. La nécessité de se laver, autant sociale que vitale, lui est impossible. La jeune fille a des difficultés à se mouvoir, son corps est ralentit, son état mental se reflète jusque dans son corps. Elle reste prostrée, incapable de s’alimenter, à la limite de la catatonie. A ce moment précis, elle sort d’une clinique, et tente de se ressourcer chez Claire. Sa présence semble ennuyer son beau-frère, John. Car la question de son influence semble déjà remuer John. C’est un effet de contagion qu’il redoute.
L’étoile rouge de la première partie, refait surface, cette fois sous la forme d’une planète. Il semblerait que l’astre se soit développé, et effraie désormais Claire, et son mari, même s’il ne lui montre pas, si bien que le fait que Claire ait passé du temps sur internet, à rechercher des informations sur cette planète, cette menace, soit sujet à dispute dans le couple. Car en effet, selon certains scientifiques, cette planète pourrait bien entrer en collision avec la terre et provoquer de ce fait l’extinction de la race humaine.
Plus qu’une simple incursion d’un élément de science-fiction dans un film largement réaliste, il semblerait que cet épisode soit davantage une métaphore de l’état dépressif de Justine que d’un événement cosmique. Ce n’est pas un hasard si la planète se nomme Melancholia. Et ce qui pourrait inquiéter Claire, ce serait une éventuelle hérédité de la maladie, qui pourrait justifier, une contagion. On la voit d’ailleurs à maintes reprises effectuer des recherches sur cette planète, qui a pour résultat de l’inquiéter davantage, voir de la paniquer. Ces recherches pourraient tout aussi bien être des recherches sur la mélancolie, l’état dépressif, la mort et le suicide (dont son mari sera victime).
A ce propos, il y a une dépression masquée dite hypocondriaque, où le patient, ne semble pas souffrir moralement, mais développe une paranoïa quant à ce qui serait susceptible de lui arriver. Ainsi, Claire nourrit elle-même sa dépression, en ne cessant de rechercher des éléments anxiogènes, qui vont alimenter son mal-être. Elle ira jusqu’à aller acheter ce qui doit être des anxiolytiques, au cas où, sans avis médical ni avoir entrepris un quelconque travail thérapeutique, que son mari avalera afin de mettre fin à ses jours.
If this second part is entitled « Claire » it’s because she will be the one becoming depressed while during the first part it was her sister. Justine is always present, and on the heart of the plot. We discover her differntly in this part. While she was so radiant, she now appears to be a woman who is missing life like we miss blood in veigns. Her hair is cut, facial features are hard, her eyes unfocused, and her face very pale.
From the first scene, it appears that Justine (alias Kirsten Dunst) was having serious difficulties to do dailies, like taking a cab to reach her sister home. Her melancholy state, has given a way to a deep depression. Every move seems to be one more difficulty. Opening the cab’s door, walking away, all of this would have been impossible without Claire’s reinforcement. This is called clinically aboulia. The bath scene, the bath attempt illustrate this loss of vitality, characteristic of depression. Naked in front of the bathtub, Claire bringing her by armpits, lifting her leg to get into the bath is impossible. Talking neither.
It’s a whimper, almost animal, which she will use to manifest her displeasure. She appears impotent. The need to wash, as far as social life, is impossible. The young bride has difficulty moving her body, her mental state is reflecting it. She remains prostrate, unable to feed, to the limit of catatonia. At that moment, she goes to a clinic, and tries to recharge energy at Claire’s home. Her presence seems to annoy her brother-in-law, John. Because the question of her influence seems already stiring John. It’s a contagion effect that he is dreading.
The red star from the first part, resurfaced, this time in the form of a planet. It seems that the star is growing, and now frightens Claire : she has spent time on the internet searching for information on this planet, this threat becoming subject to argument in the couple. For indeed, according to some scientists, this planet could collide with the earth and cause the extinction of the human race.
More than a simple incursion of a science fiction element in a largely realistic film, it seems that this episode is more a metaphor for Justine depression than a cosmic event, possibly contagious. It’s no coincidence that the planet is named Melancholia. And what could worry Claire, is that it would be possible that this hereditary disease justify a contagion. We see her repeatedly looking for possibily to fix this, or to find a answer on this « planet », which results is worrying more, or panicking. These researchs could equally be on melancholy, depression, death and suicide (which her husband will comit).
In fact, there is a masked depression called hypochondriac, where the patient does not seem to suffer morally, but develops a paranoia about what is likely to happen to him. So Claire feeds her own depression by continuing to seek anxiety elements that will feed her malaise. She will buy what should be anxiolytics, in case, without medical advice nor have undertaken any therapeutic work, wich will unfortunately swallow her husband to end his life.
Ce catastrophisme, représenté par l’éventualité de la collision avec la planète bleue, pourrait être le symptôme d’une distorsion de la réalité, fréquemment observée dans les dépressions à caractère psychotique, allant de pair avec l’ambivalence observée lors du mariage de Justine, son retrait social, la pauvreté psychomotrice et la désorganisation de son comportement, comme lorsqu’elle urine sur le terrain de golf, ou qu’elle mange la confiture, à l’aide de ses doigts, à même le pot, comme le ferais une enfant de cinq ans.
A cela il convient d’ajouter le désintérêt dont elle fait preuve pour tout ce qui semblait la rendre heureuse auparavant : l’idée de monter son cheval, ou son investissement dans un métier qu’elle aimait, jusqu’à avoir des hallucinations olfactives. En effet, son plat préféré, le pain de viande, ayant désormais le goût de cendres, autrement dit, de la mort. C’est à une perte de contact avec la réalité que l’on a à faire, perte de contact qui va toucher sa sœur, Claire, ainsi que John.
Le fait qu’à plusieurs reprises, dans la partie une comme dans la seconde, Justine et Claire ne puissent traverser le pont à cheval et sortir de la propriété, pourrait refléter l’idée qu’elles ne pourront sortir de cet état maladif, et y resteront emprisonnées. Ce qui rendra Justine violente au point de frapper de toutes ses forces son cheval, Abraham, dans une crise d’hyper agressivité.
Ses angoisses métaphysiques se traduisent dans cette idée de fin du monde imminente, qui va toucher également John, et Claire, Claire qui ne taira pas sa peur, et John, qui tentera de la rassurer, bien qu’il apparaît évident qu’il s’inquiète également. Pour preuve le stock de marchandises qu’il cache près de l’écurie, au cas où il arriverait quelque chose, sans en parler à sa femme, pour ne pas l’inquiéter davantage. Pour preuve également l’attention qu’il porte au jouet inventé par son fils.
De fer et de bois, le cercle d’acier permettant de mesurer la taille de la planète, et de s’assurer qu’elle rétrécit. C’est d’ailleurs, un matin, lorsqu’il s’apercevra que la planète se rapproche et donc a grossi, qu’il se donnera la mort. Ce cercle, et cette planète qui grossi à-vue d’œil, fait irrémédiablement penser à une tumeur, que l’on pensait disparue, et qui ressurgit, plus grosse qu’auparavant. Un cancer qui les menace.
This catastrophism, represented by the possibility of collision with the blue planet, could be a symptom of a distortion of reality, commonly seen in psychotic depression character, coupled with ambivalence observed at Justine wedding, social withdrawal, psychomotor poverty and disorganization of behavior, as when urining on the golf course, or eating jam using her fingers, as does a five year old child.
We should add the lack of interest she has shown to everything that seemed to make her happy before: the idea of riding her horse, or her investment in a job she loved, leaving and cheating on her beloved husband. Even her favorite dish, meatloaf, is now having the taste of ashes. This is a loss of contact with reality that we are dealing with, loss of contact that will touch her sister, and John.
The fact that in many times, Justine and Claire could not cross the bridge on horseback and go out of the property, may reflect the idea that they can’t get out of this disease state, and will remain imprisoned. This is what will make Justine violent and hit her horse, Abraham, in a hyper aggressive attack.
Her metaphysical fears are reflected in the idea of imminent end of the world, which will also touch John, Claire. Claire who will not silent fears, and John, who will try to reassure her, while he seems worried as much as Claire. As proof the stock of stuffs he hides near the stable, in case something happens, without telling his wife avoiding to worry her more. His attention to the toy invented by his son is false and too much, it is the temptation to hide his thought.
The toy is built in iron and wood, steel circle to measure the planet size, and to ensure that it shrinks : the little boy is falling appart too. One morning when John will verify the planet size, understanding it’s coming closer, he will commit suicide. This circle, and this planet that swelled to visibly, is irretrievably think as a tumor, which seem to disappear after the wedding, is resufarcing bigger than before. As a cancer that threatens them.
En exprimant ainsi les tourments de l’âme, d’une manière transcendantale, Von Trier s’inscrit dans la veine romantique. Cette supériorité de la nature, que constitue l’apparition et le danger de cette planète bleue, confère au sublime. Comme le dit Baudelaire, le romantisme n’est pas dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir.
Cet événement cosmique n’est qu’un prétexte à exalter la supériorité de la nature sur l’homme, et la capacité de l’affect mélancolique à entrer en symbiose avec la nature, comme dans la scène où Justine sort en pleine nuit, suivi discrètement par Claire, pour aller s’allonger nue sur un rocher, comme pour communier avec les éléments. La question est de savoir si cette expérience du sublime va les anéantir, comme le pense Claire, ou si elle sera merveilleuse, comme le soutient, John.
Etrangement, plus le cataclisme semble approcher, mieux Justine se porte. Bien qu’elle ait conservé ses idées de fin du monde imminente, et ses idées morbides, la vie est revenue en elle. Mais son visage apparait noir. Elle porte en elle un fatalisme morbide. Se considérant surement comme muré dans son mal, elle aura fini par accepter cette mort imminente, ce qui aura eu un effet : celui de faire disparaitre son état premier de petite mort, pour une attitude largement résignée.
« La terre est malfaisante. »
S’exprimant ainsi, Justine manifeste un état de désespoir infini. Ou plutôt de délire, mystique, selon lesquels la terre est malfaisante, qu’elle s’apprête à disparaître, et qu’il ne faudra pas la regretter. Le fait est que son délire systématisé, apparait de plus en plus cohérent, et par là-même, convainc son entourage.
Dans le même temps, « petit père » a disparu de la maison. Premier signe pour les hôtes de ce phénomène de propagation infectieuse, devenu évident, leur domestique a fui sans dire un mot. A raison.
Dans son délire il pourrait y avoir une vie possible ailleurs. Or, ce n’est pas le cas, tout comme sur la planète bleue la vie humaine est impossible puisque il n’y a pas de terre, dans le délire de Justine, la vie n’apparait possible nulle part. Elle finit d’en convaincre sa sœur, avec un argument, qui fera autorité : elle connaissait le nombre de haricots présents dans la bouteille, lors de la loterie ayant eu lieu le soir de son mariage. 678. Elle sait certaines choses, elle sait, qu’ils sont seuls. Le génie de Von Trier ici consiste à ne jamais mettre en doute la parole de Justine et ainsi, à lui donner du crédit, en semant le trouble dans la pensée du spectateur.
Expressing torments of the soul, on a transcendental way, Von Trier gets closer to the Romantic vein. This superiority of nature, as the appearance and the danger of this blue planet, reach to sublime. As Baudelaire said, romance is not the exact truth, but the way of feeling.
This cosmic event is a pretext to exalt the superiority of nature over man, and the ability of how melancholy affect to come into harmony with nature, as in the scene where Justine out at night, followed by Claire quietly, lies down naked on a rock, as if she would have commune with Nature. The question is whether this experience will destroy the sublime, as Claire thinks, or whether it will be wonderful, as claimed by John.
Strangely, the more cataclisme approach, the better Justine feels. Although she kept her ideas of impending doom, and morbid ideas, life returned to it. But her face appears black. It carries a morbid fatalism. Considering herself as probably walled up in her pain, she will come to accept the impending death, which will have had an effect: to make disappear the first statement of little death, for a largely resigned attitude.
« The earth is evil. »
Speaking, Justine manifest an infinite state of despair. Or rather delirium, mystical, according to which the earth is evil, she is about to disappear, and will not regret it. The fact is that delirium is systematized, appears more consistent, and thereby convinces her entourage. At the same time, « little father » escape from the house. First sign for the hosts that this phenomenon of infectious spread, become clear, their domestic fled without a word.
In her delirium there could be a possible life elsewhere. But this is not the case, as in the blue planet human life is impossible ; since there is no land in the delirium of Justine, life can appear anywhere. She eventually convince her sister, with an argument that will be authoritative: she knew the number of beans present in the bottle at the lottery that took place the night of the wedding. 678. She knows some things, she knows they are alone. Von Trier’s genius here is to never doubt the word of Justine and thus to give credit to her word, sowing confusion in the viewer mind.
Le suicide de John arrive brutalement. Alors qu’il apparaissait être la voie de la raison, son suicide démontre tout à fait le contraire. Son attitude positive étant davantage motivée par le souhait de préserver Claire et leur fils, que réelle. Premièrement, son initiative de faire des provisions « au cas où », était le premier élément témoignant de ces incertitudes face à la planète Melancholia, tout comme son toast « à la vie » le soir où la planète devait passer tout près de la Terre, montrait qu’il avait des doutes, quant à leur survie à tous.
Un premier symptôme somatique du mal être naissant de Claire, se situe dans ses difficultés respiratoires, crise de spasmophilie, dû sans doute à ses angoisses. Elle comprendra qu’il n’y a plus d’espoir quand elle tentera de quitter sa propriété son fils dans les bras, qu’elle ne pourra aller plus loin que le pont, puis reviendra sur ses pas, désespérée. C’est alors qu’il se mettra à grêler. La grêle, sur leur vaste terrain, peut faire penser que ce qui tombe du ciel, c’est le contenu disparu de la boite de médicament, qui a servi à John, lors de son suicide. Image macabre de ces grêlons blancs qui stagne sur la pelouse, par milliers.
La famille est ainsi brisée. D’ailleurs, le nom de Justine, « Steelbreaker », littéralement disjoncteur d’acier, peut amener à penser qu’elle est capable de briser ce qu’il y a de plus dur, un véritable bloc, une famille uni et saine d’esprit. Elle est un visage d’Antarès, l’étoile rouge devenue planète Melancholia.
Par trois fois le petit garçon avait évoqué l’idée d’aller construire une grotte magique avec sa tante. Par deux fois elle l’avait remis à plus tard. La troisième fois, l’idée de son neveu viendra à point nommé pour se réunir tous les trois, avant la collision.
Film à la fois plastique et réaliste, onirique et romantique, Melancholia de Von Trier apparait comme une véritable œuvre filmique en ce qu’elle révèle un symbolisme, un symbolisme d’esthète, à décrypter. L’exaltation de la nature, en correspondance directe, à la nature de l’homme, vaut la peine de s’attacher aux détails savamment disséminés par Von Trier.
Sujet rarement aussi bien traité, la mélancolie telle qu’elle figure dans cette œuvre filmique enivre autant qu’elle pourrait rebuter, si les plans n’étaient pas aussi esthétiques. Le film nous laisse tout de même sur notre faim. Sont-ils morts comme nous le laisse penser la collision avec Antares, où ont-ils trouvés refuge dans une immanence, dans un monde intérieur, comme le suggère cette cabane, qui pourrait être, une métaphore de l’intériorité ?
John’s suicide arrives abruptly. While it appeared to be the voice of reason, his suicide demonstrates quite the opposite. His positive attitude was motivated by the desire to preserve Claire and their son, than real thinkings. First, his initiative to make provisions « in case », was the first element reflecting these fears facing the planet Melancholia, like his toast « to life » the night the star was to pass close to the Earth, showed that he had doubts as to his survival as them.
Regarding Claire after this event, her first somatic symptom of evil is in her breathing difficulty, hyperventilation crisis, probably due to her anguish. She will understand that there is more hope when she tries to leave the property her son in her arms, she can go further than the bridge and then retrace its steps, desperate. Then he will start to hail. Hail, their extensive grounds, may suggest that what falls from the sky is the content of the missing box of medicine, who served in John’s suicide. Macabre image of these white hailstones stagnating on the lawn thousands, like pills in a stomac.
The family is definitevy broken. Besides, the name of Justine, « Steelbreaker » literally steel breaker may lead to think that she’s able to break what is harder, a real block, a united family and healthy mind. She’s a face of Antares, the red star becoming planet Melancholia. Three times the boy had talked about going to build a magical cave with his aunt. Twice it was postponed. The third time, the idea of her nephew will come in time to meet all three, before the collision. It was the last temptative of escape.
Film both plastic and realistic, dreamy and romantic, Von Trier’s Melancholia appears as a true work film in that it reveals a symbolism, symbolism esthete, to decipher. The exaltation of nature, in direct correspondence to the nature of man, is worth to focus on the details carefully disseminated by Von Trier.
Subject rarely treated so well, melancholy as it appears in this film work drunk as much as it could be put off, if plans were not as aesthetic. The film leaves us still unsatisfied. Are they dead as we are suggested in a collision with Antares, where did they find refuge ? In immanence, in an inner world, as suggested in this cabin, which could be a metaphor of interiority?
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