Hermès. Prêt-à-porter Automne/ Hiver 2015-2016.
Galerie

Il y a eu Martin Margiela, Jean Paul Gaultier et plus dernièrement Christophe Lemaire. Pour cette nouvelle collection, Hermès a fait appel à une inconnue : Nadège Vanhee-Cybulski. Une inconnue qui a fait le choix de s’inspirer de l’univers propre à la maison, l’univers équestre. Pas de grandes prises de risques donc, pour ce défilé qui de surcroit se tenait dans un des manèges de la Garde Républicaine, mais une réintégration des éléments clefs qui font l’identité Hermès.(1)

La femme Hermès, telle que nous la propose Vanhee – Cybulski, est vêtue de cuir, principalement. Les bleus sont profonds, presque noir, les rouge bordeaux (2). Elle est vêtue de cuir mais ses jupes sont longueur genoux, les volumes des parkas relativement larges, les robes sont des pulls épais, les boutons des chemises sont fermés et les pantalons droits. Les derbys ont des boucles aux pieds très discrètes, qui rappellent éminemment l’éperon (3) des bottes du cavalier. Pas de fioriture, la silhouette est relativement stricte.

À l’image de la Maison Hermès, la collection est exigeante, sobre, et sûre – peut être un peu trop ? L’élégance est dans la découpe, dans le minimal, pas de superflu. Un peu masculin, l’accent est mis sur les découpes, le savoir – faire ; la cliente Hermès est tatillonne.  Nadège Vanhee-Cybulski avant Hermès, c’était Margiela, Céline. Rien d’étonnant alors à ce qu’on retrouve dans cette collection une simplicité, une discrétion et un accent mis sur la mise en valeur du matériau. La fantaisie, on la retrouve dans ces bijoux « Harnais » dessinés par Pierre Hardy, clin d’oeil incontestable à la création du premier atelier de 1837.

L’univers équestre donc, constitué de vestes aussi matelassées que des selles de chevaux, bandanas « éperon d’or » et couverture Rocabar (4), classique de la Maison. La nouveauté est dans ces couleurs proposées, parka en cuir rouge coquelicot (5) ou blouson jaune vif : de véritables monochromes à mettre en valeur – pas d’excès possible et donc pas de mélanges possibles – ou à porter en jouant sur les longueurs et superpositions.

Ici, c’est bel et bien le vêtement qui habille la femme. On retrouve ainsi les velours, laines, cuirs et fourrures de la saison froide ; mais aussi satin & coton, pour des pièces plus légères. Au demeurant, la peau n’est que peu visible. Vestes cintrées, longs manteaux, écharpes et ponchos, on est en hiver. On se couvre de la tête, aux pieds. Pas d’artifice ou de séduction, mais de l’utile. Une collection intemporelle, portable aisément d’une année sur l’autre. Du luxe oui mais commode et convenable.

« Convenance » serait probablement le maître mot de cette collection, qui se termine par un classique du genre récemment passé à la trappe : la robe de mariée. Ici elle apparait sobre : robe blanche bi-matière, légèrement évasée vers le bas. Le maquillage est nude et en guise de bijoux on trouve un triple collier fin au cou des jeunes modèles. Dans la stricte tradition de la Maison, NVC propose une collection digne de l’aura propre à Hermès : une qualité, un savoir – faire,  un style qui se joue de la mode et s’inscrit dans l’atemporel.

Photos du défilé copyright Imaxtree.com 

(1) La Maison Hermès commence avec l’ouverture d’un atelier de harnais puis de selles à chevaux à Paris rue Basse-du-Rempart. Elle continuera d’innover en reprenant la fermeture éclair des voitures américaines (capotes de toits) aux bagages et finira d’imposer un idéal d’innovation et de qualité hors pair. Pour aller plus loin : https://www.hermes.com/fr/fr/content/235056-six-generations-d-artisan/

(2) La couleur bordeaux doit son nom aux fameux rouge de la dite région (on l’appelle rouge Bourgogne d’ailleurs dans la région francophone du Canada). Elle en prendra le nom au XIXe siècle. Voir : https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/17565636/bourgogne?utm_campaign=Redirection%20des%20anciens%20outils&utm_content=id_fiche%3D17565636&utm_source=GDT

(3) L’éperon se situe à l’arrière de la chaussure et permet de préciser le geste de la jambe. On en trouve les premières traces au Ve siècle avant J-C représenté sur un vase grec. Pensez aussi aux représentations du dieu Hermès. Pour aller plus loin voir : sous la direction de Patrice Franchet-d’Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l’équitation dans l’Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, 2009.

(4) De rug en anglais signifiant couverture, couverture inspirée de celle dont on couvre les chevaux, et débouchant plus tard sur la création d’un parfum chez Hermès.

(5) Le rouge coquelicot est un rouge évoquant, depuis la Première Guerre Mondiale, le souvenir, car les champs que traversent les soldats en sont garnis. Ils sont le souvenir que les soldats rapportent de couleur et d’odeur. On ne peut s’empêcher au clin d’oeil très subreptice au souvenir du passé de la Maison. Pour aller plus loin : https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/histoire/apres-la-guerre/se-souvenir/le-coquelicot/#:~:text=Le%20coquelicot%20rouge%2C%20une%20plante,portent%20le%20jour%20du%20Souvenir.

 

There was Martin Margiela, Jean Paul Gaultier and more recently Christophe Lemaire. For this new collection, Hermes turned to an unknown: Nadège Vanhee-Cybulski. An unknown who has chosen to build on the universe of Margiela, the equestrian world. No big risk taking so, for the show which moreover stood in one of the rides of the Republican Guard, but a reintegration of the key elements that make the Hermes identity.(1)

The Hermes woman, as Vanhee – Cybulski is proposing, is dressed in leather, mainly. The blues are deep, almost black; reds are burgundy (Bordeaux in French) (2). She is dressed in leather but her skirts are knee length, parkas volumes relatively wide, dresses are thick sweaters, button shirts are closed and rights pants. Derbies have very discreet buckles on the feet, which are eminently reminiscent of the spur on the rider’s boots. No frills, the silhouette is relatively strict.

Just like Hermès, the collection is demanding, simple, and secure – maybe too secure ? Elegance is in the cut, in the minimal, no frills. A few masculine, the focus is on the cuts, know – how; Hermes client is nitpicking. Nadège Vanhee-Cybulski before Hermes worked with Margiela, Celine. It is not surprising that we find in this collection simplicity, discretion and a focus on the development of the material. Fantasy, it is found in the « Harness » jewelry designed by Pierre Hardy, an undeniable nod to the creation of the first workshop in 1837.

The equestrian world, constituted with jackets as quilted as horse saddles, « golden spur » bandanas and ROCABAR cover (4), Hermes’s classics. Novelty is in the proposed colors, leather parka in red or bright yellow jacket: true monochrome to emphasize – not possible excesses and therefore no possible mixtures – or wear by adjusting the lengths and layering.

Here it’s the clothing that dresses the woman. We thus find the velvet, wool, leather and fur of the cold season; also satin & cotton, for lighter parts. Moreover, the skin is only slightly visible. Jackets sprung, long coats, scarves and ponchos, it is winter. We are covers from the head to the feet. No artifice or seduction, but usefulness. A timeless collection, easily wearable from a year to another. Luxury, but comfortable and convenient.

« Convenience » is probably the key word in this collection, which ends with a classic recently swept under the carpet: the wedding dress. Here it appears sober: white dress bi-material, slightly flared down. Makeup is nude and as jewelry there is a triple necklace end the necks of young models. In the strict tradition of the House, NVC offers a worthy collection of Hermes will own: quality, know – how, a style that plays with fashion and is part of timelessness.

Photos Backstage copyright Ulrich Knoblauch

(1) Maison Hermès begins with the opening of a harness workshop and then a horse saddle workshop in Paris on rue Basse-du-Rempart. It will continue to innovate by taking the zipper from American cars (roof tops) to luggage and will end up imposing an ideal of innovation and unparalleled quality. To go further: https://www.hermes.com/fr/fr/content/235056-six-generations-d-artisan/

(2) The color burgundy owes its name to the famous red of the said region (it is also called Burgundy red in the French-speaking region of Canada). It took its name in the 19th century. See: https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/17565636/bourgogne?utm_campaign=Redirection%20des%20anciens%20outil&utm_content=id_fiche%3D17565636&utm_source=GDT

(3) The spur is located at the back of the shoe and makes it possible to specify the movement of the leg. We find the first traces of it in the 5th century BC represented on a Greek vase. Also think about the representations of the god Hermes. To go further see: under the direction of Patrice Franchet-d’Espèrey and Monique Chatenet, in collaboration with Ernest Chenière, The Arts of Equestrian in Renaissance Europe, Arles, Actes Sud, 2009.

(4) From « rug » in English meaning blanket, blanket inspired by that with which horses are covered, and later leading to the creation of a perfume at Hermès.

(5) Poppy red is a red that has evoked memories since the First World War, because the fields that the soldiers cross are covered with it. They are the souvenir that soldiers bring back of color and smell. We can’t resist the very surreptitious nod to the memory of the House’s past. To go further: https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/histoire/apres-la-guerre/se-souvenir/le-coquelicot/#:~:text=Le%20coquelicot%20rouge%2C%20une%20plante ,carry%20the%20day%20of the%20Memory.

2 commentaires pour “Hermès. Prêt-à-porter Automne/ Hiver 2015-2016.”

  1. Greetings! Very helpful advice on this article! It is the little changes that make the biggest changes. Thanks a lot for sharing!

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