Fast fashion, obsolescence et upcycling : une mode responsable est-elle possible ?
Critiques

Image : Tim Mitchell, Clothing Recycled, 2005, © Tim Mitchell | www.timmitchell.co.uk

La mode est la seconde industrie la plus polluante au monde, derrières l’industrie pétrolière. Cette affirmation on l’a doit à une étude publiée en 2016 par une équipe de chercheurs membres du Danish Fashion Institute[1]. Certains chiffres apparaissent en effet alarmants : d’après l’ONG Greenpeace, la production d’un tee-shirt demande en moyenne 2700 litres d’eau et 7000 litres pour un jeans classique quand un humain en boit environ 1000 litres par an.

Or, des vêtements, il s’en vend plusieurs milliards chaque année, puisque la production de textiles a explosé ces dernières décennies dans ce que l’on a qualifié de Fast Fashion[2], terme apparu au début des années 2000. Ce phénomène de la fast fashion apparait dès les années 1980 dans une période où la sécurité alimentaire[3] est enfin assurée et où les famines sont souvent le fruit de conflits politiques plus que d’un manque réel de nourriture. Techniquement, au regard de la production mondiale, nous sommes dès les années 1980 en mesure de nourrir la population entière – bien que cela n’empêche pas des inégalités de perdurer.

Sur ce même modèle de la production alimentaire à grande échelle et moindres coûts, les industriels du textile vont inonder les marchés européens et occidentaux de plusieurs collections de vêtements par saison et sans marques ostentatoires, à des prix défiants toute concurrence. Zara, marque appartenant au groupe Inditex, produit plus de 12 000 vêtements différents chaque année[4], et ce groupe – comme celui de h&m ou encore Asos – vaut désormais autant que les grands groupes du luxe traditionnel.

L’idée est alors de se renouveler plusieurs fois par an pour susciter le désir et donc l’achat plusieurs fois par mois. Ainsi, on fabrique vite, quitte à ce que toutes les coutures ne soient pas réalisées ou au mieux mal réalisées. On fabrique en qualité moindre, en utilisant des jerseys, popeline de coton ou du satin de polyester obligeant le consommateur à racheter les mêmes produits qui s’usent au bout de quelques utilisations. On fabrique beaucoup, voire beaucoup trop, car plus on fabrique plus le prix baisse. On fabrique à moindres coûts, dans des pays où la main d’œuvre est peu chère et où main d’œuvre peu chère rime avec conditions de travail esclavagistes.

Et pourtant c’est bien de cette même fast fashion qu’émanent les premières actions pour une mode responsable à grande échelle. Mais une mode responsable est-elle réellement possible ? N’est-ce pas qu’un effet de mode, un biais marketing ? Quel avenir pour l’industrie du textile dans le monde à terme ? Allons-nous pouvoir continuer à produire autant ? Qu’est-ce que cette question du désir, de l’achat compulsif dit-il de notre civilisation ? Est-il conciliable avec les nouveaux enjeux environnementaux amenés par l’éthique environnementale propre au XXème siècle et si oui comment ?

De cet antagonisme de départ, entre désir d’avoir plus et nécessité de produire mieux, nous allons tâcher de faire le point sur les menaces que l’industrie du textile fait peser sur les sociétés humaines ; il s’agira ensuite de faire le constat de ce qui a été fait en la matière pour réduire les effets néfastes pour l’homme de ces modes de consommation, sans omettre une analyse critique, qui nous permettra de nous prononcer sur la viabilité de ces actions. Enfin, il s’agira de mettre en perspectives ce qu’on a pu recueillir d’informations pour envisager le futur de cette industrie, entre principe de responsabilité propre à Jonas et désir baudelairien de renouvellement insatiable.

Si la crise de l’environnement, ce cri d’alarme de quelques scientifiques puis sa prise de conscience par l’opinion publique internationale par l’usage récurent des termes de Global warming a déjà quarante ans, son lien de cause à effet avec l’industrie du textile est encore aujourd’hui sous-évalué et méconnu. En effet, généralement les grandes catastrophes environnementales sont celles des naufrages de pétroliers ou des continents de plastiques s’étendant sur les mers et générant des images marquant l’esprit collectif comme des atteintes à la nature de mains d’humains.

En effet, cet « environnement » cette nature à proprement parler, a toujours inspiré la mode. L’opinion, la doxa, a encore du mal à associer l’industrie du textile, à une atteinte directe portée à la nature. Pour preuve, le défilé Dior automne-hiver 2013-2014 s’étant tenu à Paris, le 2 juillet 2012, a nécessité pas moins d’un million de fleurs marquant les esprits d’images se rapportant davantage au merveilleux qu’au désastreux ; quant au dernier défilé Chanel au Grand Palais, il s’est tenu dans un décor de forêt recomposée avec véritables chênes, feuilles mortes et mousses de sous-bois évoquant alors le parfum d’une forêt en automne et toute sa mélancolie poétique et non la disparition des insectes due à l’utilisation de pesticides toujours plus dévastateurs pour la faune comme la flore avec le non moins célèbres exemple du roundup[5].

[1] http://source.ethicalfashionforum.com/assets-uploaded/documents/The_Future_of_Fashion_-_In_Facts_Figures___The_Ethical_Fashion_Source_(20150109).pdf

[2] Muran, Lisa. « Profile of H&M: A Pioneer of Fast Fashion. » Textile Outlook International (July 2007): 11-36. Textile Technology Index. EBSCO.

[3] Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale, S’entendre sur la terminologie, CSA, 39e session, 15-20 octobre 2012, 17 p

[4] Lucy Siegle, To Die For. Fourth Estate, HarperCollins, 2010.

[5] Commercialisé depuis 1975, cet herbicide américain fut un des plus populaires dans les années 1990 et le plus vendu au monde. Bien que la commission européenne ait tenté d’en interdire la vente en 2016 suite à des études prouvant sa toxicité pour l’humain comme pour les autres vivants (nature), celle-ci n’a pas pu être ratifiée manque de voix suffisantes, possiblement due au lobby du groupe Monsanto. « Le désherbant le plus vendu au monde mis en accusation », Le Monde.fr, 9 janvier 2009

 

Fast fashion, obsolescence and upcycling:

sustainable fashion is it possible?

Fashion is the second most polluting industry in the world, behind the oil industry. This statement is due to a study published in 2016 by a team of researchers members of the Danish Fashion Institute [1]. Some figures are indeed alarming: according to the NGO Greenpeace, the production of a t-shirt requires an average of 2700 liters of water and 7000 liters for a classic jeans when a human drinks about 1000 liters per year.

However, clothing, it sells several billion every year, since the production of textiles has exploded in recent decades in what has been described as Fast Fashion [2], a term that appeared in the early 2000s. fast fashion appeared in the 1980s at a time when food security [3] was finally assured and famines were often the result of political conflicts rather than a real lack of food. Technically, in terms of world production, we are able to feed the entire population since the 1980s – although this does not prevent inequalities from continuing.

On the same model of large scale food production and lower costs, textile manufacturers will flood the European and Western markets with several clothing collections by season and without ostentatious brands, at unbeatable prices. Zara, a brand owned by the Inditex Group, produces more than 12,000 different garments each year [4], and this group – like that of h & m or Asos – is now worth as much as the big groups of traditional luxury.

The idea is then to renew several times a year to arouse desire and therefore purchase several times a month. Thus, one manufactures quickly, even if all the seams are not realized or at best poorly realized. It is manufactured in lower quality, using jerseys, cotton poplin or polyester satin forcing the consumer to buy the same products that wear after a few uses. We manufacture a lot, if not much, because the more we manufacture the lower the price. It is cheaper to manufacture in countries where labor is cheap and where cheap labor rhymes with slavery conditions.

And yet it is this same fast fashion that emanate the first actions for responsible fashion on a large scale. But is responsible fashion really possible? Is not that a fad, a marketing bias? What future for the textile industry in the world eventually? Will we be able to continue producing as much? What does this question of desire, compulsive buying, say about our civilization? Is it reconcilable with the new environmental issues brought about by the twentieth century environment ethic and if yes, how?

From this initial antagonism, between the desire to have more and the need to produce better, we will try to take stock of the threats that the textile industry places on human societies; it will then be necessary to note what has been done in this area to reduce the harmful effects for man of these modes of consumption, without omitting a critical analysis, which will enable us to pronounce on the viability of these actions. Finally, it will be a question of putting in perspective what one could gather information to consider the future of this industry, between principle of responsibility proper to Jonas and Baudelairian desire of insatiable renewal.

If the crisis of the environment, the cry of alarm of some scientists and its awareness by the international public opinion by the recurrent use of the terms of Global warming is already forty years, its link of cause and effect with the The textile industry is still underrated and underrated today. In fact, generally the major environmental catastrophes are those of tanker shipwrecks or continents of plastics extending over the seas and generating images that mark the collective spirit as attacks on the nature of human hands.

Indeed, this « environment » this nature strictly speaking, has always inspired fashion. The opinion, doxa, is still struggling to associate the textile industry with a direct attack on nature. As proof, the Dior Fall / Winter 2013-2014 show, held in Paris on July 2, 2012, required no less than one million flowers marking the spirits of images more related to the wonderful than to the disastrous; as for the last Chanel parade at the Grand Palais, it was held in a setting of forest recomposed with real oaks, dead leaves and undergrowth moss evoking then the scent of a forest in autumn and all its poetic melancholy and not the disappearance of insects due to the use of ever more devastating pesticides for fauna and flora with the no less famous example of roundup [5].

[1] http://source.ethicalfashionforum.com/assets-uploaded/documents/The_Future_of_Fashion_-_In_Facts_Figures___The_Ethical_Fashion_Source_(20150109).pdf

[2] Muran, Lisa. « Profile of H & M: A Pioneer of Fast Fashion. Textile Outlook International (July 2007): 11-36. Textile Technology Index. EBSCO.

[3] Committee on World Food Security, Agreeing on terminology, CSA, 39th Session, 15-20 October 2012, 17 p

[4] Lucy Siegle, To Die For. Fourth Estate, HarperCollins, 2010.

[5] Marketed since 1975, this American herbicide was one of the most popular in the 1990s and the best-selling in the world. Although the European Commission tried to ban its sale in 2016 following studies proving its toxicity for humans as for other living (nature), it could not be ratified lack of sufficient voice, possibly due to the lobby of the Monsanto group. « The world’s best selling weed killer, » Le Monde.fr, January 9, 2009

Issey Miyake Fall 1990 photographed by Irving Penn | The Wave, sandstone rock formation located in Arizona, United States

Details at Giambattista Valli Haute Couture Fall 2015 | Painting by Barbara Fox

Hat by Philip Treacy for Valentino Haute Couture Spring 2018 | Jellyfish

Details at Céline Fall 2013 | Forest with green moss and white trees

Devant cette apparente luxuriance des moyens mis à la disposition de l’industrie de la mode et ce mépris des conditions réelles de la biodiversité, il demeure que l’impact sur l’environnement de la machine textile est néfaste tant du point de vue de la fabrication que de l’utilisation. L’étude menée pour l’ADEME[1] (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) par la BIO Intelligence Service, a démontré que la vie d’un vêtement aussi banal qu’un jeans, de sa fabrication à sa fin de vie, contribuait lourdement au réchauffement climatique. Ainsi, on peut retenir de cette étude que :

  • La production du coton y participe à hauteur de 15%(émissions de CO2 dans l’air lors des transports du coton 5%, émissions de N2O lors de la production d’engrais N 4%, consommation de diesel des machines 4% et consommation de ressources fossiles pour la production d’électricité 2%).
  • La filature de coton et son tissage : 22%(émissions de CO2 liées à la consommation de ressources fossiles pour la production d’électricité, consommation d’eau et risque toxique pour les milieux aquatiques, culture (intensive) du coton.)
  • L’utilisation du jeans à 40% : (émissions de CO2 liées à la consommation de ressources fossiles (charbon, gaz, fuel) pour la production d’électricité pour d’une part la production des matières premières de la lessive (24% de l’impact potentiel total), et d’autre part l’utilisation du lave-linge (8% de l’impact total) et du fer à repasser (7% de l’impact).

Ce à quoi il convient d’ajouter la pollution photochimique, la consommation de ressources non renouvelables, l’écotoxicité sédimentaire et la production de déchets ménagers. Soit une consommation de ressources renouvelables mais aussi non renouvelables inconsidérée, une pollution mettant en branle la survie de l’espèce humaine et de l’écosystème dont il participe, mais aussi une aliénation véritable de certains humains pour les désirs des autres voire leurs propres morts pour quelques économies.

Le 24 avril 2013 au Bengladesh une usine textile, la Rana Plaza a ainsi pu entraîner la mort de 1135 personnes, femmes et ouvrières pour la plus grande majorité, dont certaines mineures. Cet événement a pu susciter l’indignation mondiale, car au milieu des ruines, on a pu découvrir par les images de reporters sur place, que ces ouvrières travaillent à la confection de vêtements Carrefour, Mango, Primark, Benetton, Auchan, Camaïeu et bien d’autres encore.

[1] https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/upload/docs/application/pdf/2014-03/1.1.2.e-acv_exemple_6_acv_dun_pantalon_en_jean__bio_intelligence_service-ademe.pdf

 

Issey Miyake Fall 1990 photographed by Irving Penn | The Wave, sandstone rock formation located in Arizona, United States

Details at Giambattista Valli Haute Couture Fall 2015 | Painting by Barbara Fox

Hat by Philip Treacy for Valentino Haute Couture Spring 2018 | Jellyfish

Details at Céline Fall 2013 | Forest with green moss

Faced with this apparent luxuriance of the means at the disposal of the fashion industry and contempt for the real conditions of biodiversity, the fact remains that the impact on the environment of the textile machine is harmful both from the point of view of manufacture only from use. The study conducted for the ADEME [1] (Agency for the environment and energy management) by the BIO Intelligence Service, has shown that the life of a garment as commonplace as jeans, its manufacture at the end of its life, contributed heavily to global warming. Thus, we can retain from this study that:

Cotton production accounts for 15% (CO2 emissions in the air during cotton transport 5%, N2O emissions during fertilizer production N 4%, diesel consumption of machinery 4% and consumption of fossil resources for electricity production 2%).

Cotton spinning and weaving: 22% (CO2 emissions related to the consumption of fossil resources for electricity generation, water consumption and toxic risk for aquatic environments, (intensive) cotton cultivation.)

The use of jeans at 40%: (CO2 emissions linked to the consumption of fossil resources (coal, gas, fuel) for the production of electricity for the one hand the production of laundry raw materials (24% of the total potential impact), and on the other hand the use of the washing machine (8% of the total impact) and the iron (7% of the impact).

To which should be added photochemical pollution, the consumption of non-renewable resources, sediment ecotoxicity and the production of household waste. Either a consumption of renewable resources but also non-renewable recklessly, a pollution setting in motion the survival of the human species and the ecosystem in which it participates, but also a real alienation of some humans for the desires of others or even their own dead for some savings.

On April 24, 2013 in Bangladesh a textile factory, the Rana Plaza has resulted in the death of 1135 people, women and workers for the vast majority, including some minors. This event was able to arouse worldwide indignation, because in the middle of the ruins, it was discovered by the images of reporters on the spot, that these workers are working on the making of clothes Carrefour, Mango, Primark, Benetton, Auchan, Camaïeu and well more besides.

[1] https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/upload/docs/application/pdf/2014-03/1.1.2.e-acv_exemple_6_acv_dun_pantalon_en_jean__bio_intelligence_service-ademe.pdf

© Rashed Shumon

Ainsi, non content de s’attaquer à l’environnement, l’industrie textile est aussi responsable de l’esclavagisme de certains humains selon leur place sur le globe, parfois même de la précipitation de leur mort. Non contente d’exploiter des forces humaines d’un côté du globe, de l’autre elle torture leur corps sous la pression d’une tyrannie du paraître. Ainsi, là où l’industrie de la mode agit de manière à véhiculer qu’une forme de corps possible, qu’un genre de vêtements portables, issu de bureaux de tendances, les corps se déforme jusqu’à nier l’homéostasie d’un corps en bonne santé.[1]

Au début des années 2000, l’extrême maigreur véhicule l’idée d’un corps extrêmement maitrisé, contrôlé jusqu’à l’outrance de la peau qui se décharne pour laisser apparaître le squelette des jeunes femmes. Le corps sous-alimenté, sous la pression de ce que cette industrie véhicule par voie de publicités diverses, n’est alors plus réglé, plus apte à engendrer la vie humaine. Cette négation du biologique impacte l’environnement en ce qu’il impacte l’humain, maillon de la chaîne Nature. La taille zéro, voire triple zéro équivalant à un tour de taille de 58 cm soit l’équivalent du corps d’une fillette de 6 à 8 ans) autrefois l’apanage des rayons enfants, apparait, et l’industrie textile la véhicule niant alors le biologique chez l’humain, jusqu’à le rendre machine.

Car en effet, la prothèse, si elle est utile lorsqu’une mutilation apparait sur un corps du fait d’une grossesse compliquée, d’un accident ou d’une maladie, devient tout autre chose lorsque elle est imposée à l’humain par l’industrie, lorsqu’il s’agit d’avoir le corps adéquat aux vêtements distribués dans les grandes enseignes. Dès 2011, l’agence sanitaire américaine – Food and Drug Administration – a publié un rapport associant l’apparition du lymphome anaplasique (tumeur) à grandes cellules et la pose d’implants mammaires, tumeur difficilement soignable et conduisant à la mort.

Enfin, s’attaquant aux ressources naturelles, aux humains de manière plurielle, elle s’attaque bien entendu aussi aux animaux. Si l’industrie bovine et autres commerces destinés à nourrir les humains ravagent la communauté animal par des conditions de production indécentes où les animaux sont rendus au stade de marchandise, l’utilisation de médicaments sur les élevages contaminant l’espèce humaine, et polluant les sols, le textile n’est pas non plus en reste.

[1] Le parti-pris qui est opéré ici est celui d’une hypothèse Gaïa au sein de laquelle l’homme participe de l’environnement en en étant lui-même une partie dans ce que James Lovelock qualifiait au cours des années 1970 de superorganisme. Lawrence E. Joseph, « James Lovelock, Gaia’s grand old man », salon.com,‎ 17 août 2000

 

Thus, not content to attack the environment, the textile industry is also responsible for the slavery of some humans according to their place on the globe, sometimes even the precipitation of their death. Not content to exploit human forces on one side of the globe, on the other she tortures their bodies under the pressure of a tyranny of appearances. Thus, where the fashion industry acts to convey a possible body shape, a kind of wearable clothing, from office trends, the body is deformed to deny the homeostasis of a healthy body. [1]

In the early 2000s, the extreme thinness conveys the idea of ​​an extremely controlled body, controlled until the excess of the skin which is discharged to reveal the skeleton of young women. The undernourished body, under the pressure of what this industry conveys through various advertisements, is no longer regulated, more likely to engender human life. This negation of the biological impacts the environment in that it impacts the human link in the Nature chain. The size zero or even triple zero equivalent to a waist of 58 cm is the equivalent of the body of a girl 6 to 8 years old) formerly the prerogative of children’s rays, appears, and the textile industry the vehicle denying then the biological in humans, to make it machine.

Indeed, the prosthesis, if it is useful when a mutilation appears on a body because of a complicated pregnancy, an accident or an illness, becomes quite different when it is imposed on the human by industry, when it comes to having the right body for clothing distributed in major retailers. In 2011, the US health agency – Food and Drug Administration – published a report associating the appearance of anaplastic lymphoma (tumor) to large cells and the placement of breast implants, a tumor that is difficult to treat and leads to death.

Finally, attacking natural resources, humans in a plural way, it also attacks animals. If the cattle industry and other businesses destined to feed humans ravage the animal community by indecent production conditions where animals are at the merchandise stage, the use of drugs on farms contaminating the human species, and polluting the animals. soils, the textile is not left out either.

[1] The bias that is made here is that of a Gaia hypothesis in which man participates in the environment by being himself a part of what James Lovelock described in the 1970s as superorganism. Lawrence E. Joseph, « James Lovelock, Gaia’s Grand Old Man », salon.com, August 17, 2000

© Peta

Le commerce de la fourrure et des cuirs invite à se questionner sur le rapport de l’humain avec la nature ; d’après Peta, organisation pour la défense des animaux, les élevages d’animaux à fourrure font montre de « d’animaux aux yeux infectés, des pattes blessées par les barreaux métalliques de leur cage insalubre, des membres arrachés et purulents, des plaies béantes laissées sans traitement (parfois tellement profondes que leur cerveau est apparent) ; des petits qui partagent leur cage avec le cadavre de leur mère en putréfaction ; et des animaux dont le comportement névrotique témoigne de l’importance des dégâts psychologiques qu’ils subissent. »

A cela s’ajoute qu’afin d’éviter le plus possible la putréfaction, les producteurs les aspergent d’un cocktail de produits chimiques dangereux pour la santé des sols comme pour celles des ouvriers travaillant à la confection de ces textile : le formaldéhyde et le chrome. La Banque Mondiale a ainsi classé l’industrie de la fourrure comme une des plus dangereuses au monde du fait de la pollution aux métaux toxiques qu’elle provoque.

La question que l’on peut légitimement se poser est ainsi de savoir si l’industrie textile, devant toutes ces accusations toutes les plus diverses mais attenant toutes à l’équilibre de l’environnement, prend des mesures, et si oui, de quel ordre ?

« Nous sommes près du point de non-retour où le réchauffement climatique deviendrait irréversible. Les actions de Trump pourraient faire basculer la Terre de l’autre côté, pour devenir comme Vénus, avec des températures à plus de 250 degrés et des pluies d’acide sulfurique. »[1] C’est en ces termes que le physicien Stephen Hawking commentait la sortie des Accords de Paris par le Président Nord-Américain nouvellement élu Donald Trump.

Malgré ces propos alarmants, proféré par une sommité scientifique, on est en droit de s’interroger quant aux actions déjà entreprises et à venir par ceux qui détiennent réellement les capitaux et parmi les plus grands responsables des catastrophes environnementales : les grands groupes. Ainsi, de grands groupes comme h&m créés des lignes de vêtements équitables où le coton utilisé est biologique et à partir de fournisseurs devant s’astreindre à une charte respectant les droits de leurs travailleurs.

En 2011 h&m créé la ligne Conscious en lien avec le rapport publié en 2010 concernant la responsabilité sociale et environnementale d’H&M qui explique alors avoir poussé 68.000 cultivateurs de coton à cultiver de façon plus durable grâce à Better Cotton Initiative, avoir utilisé 1.600 tonnes de matériaux recyclés pour ses vêtements, avoir utilisé 15.000 tonnes de coton biologique, soit + 77 % par rapport à 2009 et avoir renoncé au sablage de ses jeans.[2] Cela à quoi s’ajoute une collecte de vêtement organisée par la chaîne permettant de recycler les vêtements usagés des clientes contre des bons d’achats.

Néanmoins, force est de constater que le groupe a été accusé en 2010 de vendre des tee-shirts dont l’étiquette mentionnait « coton bio » mais dont la composition révélait des traces d’OGM.[3]  A ce scandale s’ajoute celui des invendus retrouvés dans une poubelle appartenant à un magasin new-yorkais lacérés, quand ils auraient pu être donnés à des associations voire recyclés par leur propre collecte dont seulement 1% des vêtements récupérés est réutilisé …[4]

[1] Propos rapportés par la BBC.

[2] Données recueillies sur www.consoglobe.com

[3] https://www.lexpress.fr/styles/mode/h-amp-m-utilise-du-coton-ogm-certifie-bio_844565.html

[4] https://www.lexpress.fr/styles/mode/h-m-jette-ses-invendus-a-la-poubelle_840523.html  Sur le manque de transparence concernant les produits recyclés par la collecte du groupe h&m : https://www.greenpeace.org/archive-international/en/news/Blogs/makingwaves/hm-burning-new-clothes-fast-fashion-incineration/blog/60640/

 

The fur and leather trade invites us to question the relationship between humans and nature; according to Peta, an organization for the defense of animals, fur farms show « animals with infected eyes, legs injured by the metal bars of their insanitary cage, torn and purulent limbs, wounds gaping left untreated (sometimes so deep that their brains are apparent); pups who share their cage with their rotten mother’s corpse; and animals whose neurotic behavior shows the extent of the psychological damage they suffer.  »
To this is added that in order to avoid rot as much as possible, the producers sprinkle them with a cocktail of chemicals dangerous for the health of the soil as well as for those of the workers working to make these textiles: formaldehyde and chrome. The World Bank has classified the fur industry as one of the most dangerous in the world because of the toxic metal pollution it causes.
The question that one can legitimately ask is thus whether the textile industry, faced with all these accusations all the most diverse but all attached to the balance of the environment, takes measures, and if so, how order?
“We are near the point of no return where global warming would become irreversible. Trump’s actions could tip Earth to the other side, like Venus, with temperatures above 250 degrees and rains of sulfuric acid. [1] It was in these terms that physicist Stephen Hawking commented on the exit of the Paris Agreements by the newly elected North American President Donald Trump.
Despite these alarming remarks, made by a scientific authority, we are entitled to wonder about the actions already undertaken and to come by those who really hold the capital and among the greatest responsible for environmental disasters: large groups. Large groups such as h & m have created fair trade clothing lines where the cotton used is organic and from suppliers who have to comply with a charter respecting the rights of their workers.
In 2011 h & m created the Conscious line in connection with the report published in 2010 concerning H & M’s social and environmental responsibility, which explains that it pushed 68,000 cotton farmers to cultivate more sustainably thanks to the Better Cotton Initiative, having used 1,600 tonnes of recycled materials for his clothes, having used 15,000 tonnes of organic cotton, ie + 77% compared to 2009 and having given up the sanding of his jeans. [2] This is in addition to a collection of clothing organized by the chain allowing the recycling of used clothes from customers against vouchers.
However, it is clear that the group was accused in 2010 of selling T-shirts whose label mentioned « organic cotton » but whose composition revealed traces of GMOs. [3] To this scandal is added that of the unsold items found in a trash can belonging to a lacerated New York store, when they could have been given to associations or even recycled by their own collection, of which only 1% of the recovered clothing is reused … [4]
[1] Words reported by the BBC.
[2] Data collected on www.consoglobe.com
[3] https://www.lexpress.fr/styles/mode/h-amp-m-apte-du-coton-ogm-certifie-bio_844565.html
[4] https://www.lexpress.fr/styles/mode/hm-jette-ses-invendus-a-la-poubelle_840523.html On the lack of transparency concerning the products recycled by the collection of the group h & m: https: //www.greenpeace.org/archive-international/en/news/Blogs/makingwaves/hm-burning-new-clothes-fast-fashion-incineration/blog/60640/

 

Photo du reportage de Marie Dorigny publié par « Life » en juin 1996

Force est donc de constater, autour de l’exemple de cette enseigne, que généralement les annonces des grands groupes concernant des mesures prises pour leurs salariés et/ ou pour l’environnement font davantage office de campagnes publicitaires visant à séduire le consommateur sensibilisé à ces problématiques. On se rappelle encore du premier grand scandale planétaire de la marque Nike qui faisait fabriquer ses produits par des enfants et des pertes retentissantes en termes de chiffres d’affaires.

Ainsi, vendre l’idée d’un intérêt pour la cause environnementale voire d’une action vertueuse pour celle-ci est généralement affaire de profits. Néanmoins, devant la pollution croissante et les ravages du gaspillage opérés par les industriels de la fast fashion, s’est développée une pratique au sein des sociétés occidentales économique et culturelle : le véganisme ou végétalisme intégral. Ce dernier se propose – afin d’enrailler l’action néfaste de l’humain sur la planète de ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation.

Ce qui signifie ne pas consommer de médicament ayant été testés sur les animaux, ne pas consommer de produit animal ni viandes ni lait ni beurre, ne pas porter des vêtements dont les fibres sont issues de l’exploitation animales comme le cuir, la laine, la soie, etc. Ce mode de vie, tâchant de limiter notre impact sur l’environnement et ses composants aurait pourtant des effets catastrophiques s’il en venait à devenir la norme. En effet, au regard de l’agriculture céréalière, il empêcherait les agriculteurs d’utiliser du fumier, issu de l’élevage principalement de viande bovine, et demanderait donc l’utilisation d’engrais généralement chimiques et dangereux.

Les cuirs dit végan commercialisé en masse, sont eux-aussi plus nocifs que les cuirs animaux puisqu’ils sont issu de l’industrie pétrolière, soit la plus polluante au monde, devant l’industrie textile. Là où certaines études démontrent que la consommation de viande rouge provoque des cancers chez l’homme, il convient en fait de rappeler que les études affirmant ces données sont menées principalement menées aux Etats-Unis et en Chine, pays où les élevages sont gavés d’antibiotiques et d’hormones, provoquant ainsi la survenue de ces cancers.

Ainsi résumé, le véganisme ne semble pas apporter de solution viable pour l’environnement. En existe-t-il ? Le cas du vintage, apparu au cours du vingtième siècle, est semble-t-il une solution qui marche. L’achat de produits de seconde main évite le jet aux ordures de vêtements qui faute d’infrastructures nécessaires et de volonté en la matière de la part des pouvoirs publics sont encore trop peu recyclés. Si le vêtement de seconde main est une solution viable, il demeure que l’industrie du textile, devant ce succès des vêtements vintages, ont pu se lancer dans la confection de pièces vendues comme telles mais fabriqués il y a peu, ne reprenant que le style ancien et suranné qui plait tant aux adeptes.

Mieux que le vintage, l’upcycling, tendance pas si neuve qu’il n’y parait, semble séduire les jeunes créateurs. Elle consiste en l’utilisation de vieux textiles ou divers matériau dans la confection de nouveaux habits. Un des pionniers en la matière est bien entendu Martin Margiela.

 

Photo of Marie Dorigny’s report published by « Life » in June 1996

It should therefore be noted, around the example of this brand, that announcements by major groups concerning measures taken for their employees and / or for the environment are more often used as advertising campaigns aimed at attracting consumers who are aware of these issues. issues. We still remember the first major global scandal of the Nike brand that had its products made by children and losses in terms of turnover.

Thus, selling the idea of ​​an interest in the environmental cause or even a virtuous action for it is usually a matter of profits. Nevertheless, in the face of the growing pollution and the ravages of waste made by fast fashion manufacturers, a practice has developed within Western economic and cultural societies: veganism or integral veganism. The latter proposes – in order to stop the harmful action of humans on the planet to consume no product from animals or their exploitation.

Which means do not use drugs that have been tested on animals, do not consume animal products or meat, milk or butter, do not wear clothing whose fibers are derived from animal exploitation such as leather, wool, silk, etc. This way of life, trying to limit our impact on the environment and its components would have catastrophic effects if it became the norm. In fact, with regard to cereal farming, it would prevent farmers from using manure, mainly from beef, and would therefore require the use of generally chemical and dangerous fertilizers.

Vegan leathers, mass marketed, are also more harmful than animal leathers since they come from the oil industry, the most polluting in the world, in front of the textile industry. Where some studies show that the consumption of red meat causes cancer in humans, it should be remembered that the studies asserting these data are conducted mainly in the United States and China, where the farms are force-fed. antibiotics and hormones, thus causing the occurrence of these cancers.

Thus summarized, veganism does not seem to provide a viable solution for the environment. Does it exist? The case of the vintage, appeared during the twentieth century, is apparently a solution that works. The purchase of second-hand products avoids garbage garbage that lack of necessary infrastructure and willingness on the part of the authorities are still too little recycled. If second-hand clothing is a viable solution, it remains that the textile industry, faced with the success of vintage clothing, have been able to engage in the manufacture of pieces sold as such but manufactured recently, taking only the Old and old style that appeals to fans.

Better than vintage, upcycling, trend not so new as it seems, seems to seduce young designers. It consists of the use of old textiles or various materials in the making of new clothes. One of the pioneers in this area is of course Martin Margiela.

Martin Margiela, gilet, Printemps-Été 1990. Pièce réalisée à partir d’affiches publicitaires lacérées et collées sur coton. Collection du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. © Françoise Cochennec / Galliera / Roger-Viollet

Ce gilet sans manches datant d’une collection printemps/ été 1990, est composé de morceaux d’affiches publicitaires récupérées dans le métro parisien. D’autres pièces étaient déjà composées de sacs plastiques attachés avec du scotch sur lesquels étaient imprimés un « 90 ». Les années 1990 ouvrent la voie à une nouvelle forme de création déjà vue dans l’art avec notamment Jacques Villeglé ou encore César, le recyclage, ou upcycling : faire de déchets de nouvelles créations. Une collection printemps/ été 2006 sera entièrement – appelée ligne zéro –  réalisée en France à partir de matériaux retravaillés, récupérés aux hasards de ce qui est jeté, vintage ou tout simplement anciens.

Le couturier a pu inspirer toute une génération de jeunes créateurs sensibles aux méfaits de l’industrie textile. Se confiant au magazine Antidote, Maroussia Rebecq confiait ceci : «On a commencé en upcyclant des fripes, puis des pièces vintage, et maintenant on upcycle des stocks invendus de marques. Cela reste des leftovers, mais ils peuvent être neufs et reproductibles.» Si l’upcycling tarde encore un peu à trouver son public, contrairement au vintage rentré dans les mœurs, la jeune génération ne semble pas désespérer au regard de l’intérêt qui ne faiblit pas pour les chutes, fripes, invendus ou autres deadstocks en faveur d’un flow system.

 

Martin Margiela, vest, Spring-Summer 1990. Piece made from advertising posters lacerated and stuck on cotton. Collection of the Palais Galliera, Fashion Museum of the City of Paris. © Françoise Cochennec / Galliera / Roger-Viollet

This sleeveless vest from a spring / summer 1990 collection, is composed of pieces of advertising posters collected in the Paris metro. Other pieces were already composed of plastic bags tied with tape on which were printed a « 90 ». The 1990s opened the way to a new form of creation already seen in art with notably Jacques Villeglé or Caesar, recycling, or upcycling: to make waste of new creations. A spring / summer 2006 collection will be entirely – called zero line – made in France from reworked materials, recovered at the chance of what is thrown, vintage or simply old.

The designer was able to inspire a generation of young creators sensitive to the misdeeds of the textile industry. Speaking to Antidote magazine, Maroussia Rebecq said: « We started upcycling second-hand clothes, then vintage pieces, and now we’re upcycle unsold inventories. This remains leftovers, but they can be new and reproducible. If the upcycling still takes a little time to find its audience, unlike the vintage returned to the customs, the younger generation does not seem to despair in view of the interest that does not weaken for falls, second-hand, unsold or other deadstocks in favor of a flow system.

Copyright Andrea Crews printemps-été 2018

La mode institutionnalisée elle-même semble se convertir à cette esthétique de la seconde main. En 2000, John Galliano chez Dior créé le scandale avec une Hobo couture collection composée de vêtements aux imprimés papiers journaux, troués, déchirés, aux couleurs proches de celle d’une flaque d’eau sur un trottoir boueux. Si elle avait pu faire scandale il y a 18 ans, on a pu retrouver cette tendance récemment chez Raf Simons, sans que cela ne semble émouvoir ou irriter quiconque, tendance qui était alors considérée comme marginale dans les années 1990 du grunge.

 

Institutionalized fashion itself seems to be converted to this second-hand aesthetic. In 2000, John Galliano at Dior created the scandal with a Hobo sewing collection composed of printed newspaper, perforated, ripped, with colors close to that of a puddle on a muddy sidewalk. If it could have been a scandal 18 years ago, Raf Simons could have found this trend recently, but it does not seem to move or irritate anyone, a trend that was considered marginal in the 1990s of grunge.

Kurt Cobain dans les années 1990. Getty image.

L’upcycling, s’il est encore l’apanage d’initiés et de labels indépendants de jeunes créateurs, est néanmoins le fruit de revendications restées sans suite, et d’une prise de pouvoir de citoyens pour l’avenir de l’environnement là où les pouvoirs publics ne semblent pas enclins à agir, malgré le principe de précaution que l’on devrait au philosophe Hans Jonas.

Son propos, adopté en 1992 seulement, au cours de la conférence sur la diversité biologique à Rio selon laquelle « en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives, visant à prévenir la dégradation de l’environnement ».

Si l’on n’a pu éviter les premiers méfaits sur l’environnement, il convient de s’interroger sur notre volonté d’œuvrer ou non en faveur des générations futures ; Stephan Gardiner, un philosophe américain se demande ainsi si l’on va être à même de ne pas faire payer les générations futures pour nos erreurs actuelles, ou non ?

S’il peut paraître difficile de parler d’écologie en philosophie, notamment par le manque de vocabulaire adéquat, il demeure que c’est en son sein qu’ont pu émerger différents mouvements interpellant l’opinion publique et appelant ses congénères à rompre avec une certaine vision de l’écologie comme anthropocentrique qui doit à terme être remplacée par une écologie biocentrée. A ce propos, dès 1973, Arne Naess, philosophe norvégien publie un article dans lequel il met au jour le concept de « deep ecology » ou d’écologie profonde.

Ce qu’il tâche de faire entendre par-là, c’est que les êtres vivants quels qu’ils soient ont une valeur intrinsèque indépendante de l’utilité qu’ils représentent pour les êtres humains. Et que l’écologie telle qu’elle a pu être pensée, opérée jusqu’à aujourd’hui est une « shallow écologie », une écologie superficielle, ne s’attaquant qu’aux méfaits que la pollution produit et jamais aux valeurs qui la rendent possible.

Ainsi, il s’agit d’opérer un changement de paradigme dans les esprits dans les attitudes des humains afin de contrer le phénomène qui résulte d’une certaine forme de désinvolture quant aux actions de l’humain sur son environnement, voire d’un seul intérêt pour l’écologie lorsque celle-ci touche à l’économie. L’enracinement culturel de cette forme de la philosophie on la retrouve principalement aux Etas-Unis.

Le fondement de cette écologie profonde on le retrouve dans une critique des savoirs occidentaux jugés comme étant anthropocentrique, critique à l’œuvre chez Nietzsche, Rousseau, Thoreau et bien d’autres. A partir de ces penseurs, on va être amené à envisager une défense militante de la Terre, une opposition – que l’on retrouve chez Greenpeace – aux attaques de l’homme contre une nature considérée comme vierge et sauvage.

 

Kurt Cobain in the 1990s. Getty image.

Upcycling, although still the preserve of independent initiates and independent labels of young creators, is nevertheless the fruit of unfulfilled claims and citizens’ empowerment for the future of the environment. where the public authorities do not seem inclined to act, despite the precautionary principle that we should the philosopher Hans Jonas.

His remarks, adopted in 1992 only, during the conference on biological diversity in Rio that « in case of risk of serious or irreversible damage, the lack of absolute certainty should not be used as an excuse to postpone adoption of effective measures to prevent environmental degradation « .

If we have not been able to avoid the first harms on the environment, we must question our will to work or not for the benefit of future generations; Stephan Gardiner, an American philosopher wonders if we will be able to not pay future generations for our current mistakes, or not?

While it may seem difficult to speak of ecology in philosophy, especially by the lack of adequate vocabulary, it remains that it was within it that could emerge various movements challenging the public opinion and calling its congeners to break with a certain vision of ecology as anthropocentric which must eventually be replaced by a biocentric ecology. In this respect, as early as 1973, Arne Naess, a Norwegian philosopher, published an article in which he brought to light the concept of deep ecology or deep ecology.

What he strives to make clear is that living beings, whatever they may be, have an intrinsic value that is independent of the utility they represent for human beings. And that the ecology as it was thought, operated until today is a « shallow ecology », a superficial ecology, only attacking the misdeeds that pollution produces and never to the values ​​that the make it possible.

Thus, it is a question of making a paradigm shift in people’s minds in order to counter the phenomenon that results from a certain form of casualness regarding the actions of the human being on his environment, or even a only interest in ecology when it touches the economy. The cultural rooting of this form of philosophy is found mainly in the United States.

The foundation of this profound ecology can be found in a critique of Western knowledge deemed to be anthropocentric, critical at work in Nietzsche, Rousseau, Thoreau and many others. From these thinkers, we will be led to consider a militant defense of the Earth, an opposition – found in Greenpeace – to the attacks of man against a nature considered virgin and wild.

Copyright  http://www.greensocietycampaign.org/beyond-green-podcast-episode-22-deep-ecology-an-ethicists-dream-or-nightmare/

La question que l’on est alors en droit de se poser est de savoir si, comme le « bon sauvage » chez Rousseau était un mythe, la nature vierge et sauvage existe-t-elle encore ? N’est-on pas là dans un forme de l’eugénisme propre au XIXème siècle qui voulait rendre la pureté à l’homme, par l’évitement de croisements « inter-espèces humaines », lorsque l’on revendique le droit de rendre les zones dégradés par l’homme, de la nature, à leur pureté originelle (wilderness) ?

Cette philosophie qui aime à se présenter comme universaliste appelle de ses vœux qu’une grande partie du globe soit immédiatement rendue inaccessible aux êtres humains. Le poète Gary Snyder a lui-même milité pour une réduction de 90% de la population humaine afin de permettre à l’environnement de retrouver sa condition originelle. Ce préservationnisme apparait radical, au regard de ce qu’une réduction de la population mondiale engendrait. On se souvient de la politique de l’enfant unique en Chine de 1979 à 2015, et des « enfants noirs » ou sans papiers, privés de droits et d’existence citoyenne (pas d’instruction, impossibilité de travailler…) mais aussi les stérilisations forcées et les avortements  par la force.

A ce propos, les tenants de la deep ecology évoque généralement les philosophies orientales dont les traditions, contrairement aux traditions occidentales et principalement chrétiennes, seraient précurseurs de l’écologie profonde et bien plus proche de la nature que ne l’ont été les occidentaux. Cette association entre sagesse orientale (ancienne) et écologique (moderne) semblerait même valider la portée universelle de l’écologie profonde. Pourtant, l’importance accordée à la wilderness est véritablement néfaste lorsqu’on l’applique au tiers monde, voire aux populations les plus pauvres en général.

En Inde par exemple, les réserves naturelles, à travers le « projet tiger », considérées comme remarquables d’un point de vue environnemental par l’opinion internationale prend pourtant davantage le parti des animaux que des populations les plus pauvres : à ce titre on a pu par exemple déplacer des villages existants et rendre à l’état de nomadisme certaines populations villageoises qui de surcroit souffrait déjà de pénurie d’eau, d’énergies, de fourrages, érosion des sols, pollution de l’air et de l’eau.

Ces parcs nationaux sont de plus une attraction pour les touristes du monde entier et non pas l’idée d’une terre qui retournerait à l’état sauvage pour sauver la planète. Ainsi, personne ne voit vraiment de problème à faire des milliers de km en voitures pour aller dans des parcs nationaux. L’Inde profite donc simultanément des bénéfices matériels d’une économie qui se développe et des avantages esthétiques d’une nature vierge, sans compter sur sa population qui souffre de divers maux. L’écologie dite profonde cohabite donc avec la société de consommation sans vraiment remettre en cause ses fondements écologiques et sociopolitiques.

C’est donc bien une erreur de voir une équivalence entre protection de l’environnement et protection de la wilderness ou nature sauvage. Au regard de ce que l’on pourrait qualifier de néo-colonialisme dans cette volonté de rattacher l’écologie profonde avec les sagesses orientales, il convient de rappeler que ce besoin de trouver une filiation authentique à l’écologie profonde ne s’embarrasse pas des nuances entre les variantes de ces traditions qu’elles soient entre hindouisme, bouddhisme, taoïsme ou pire selon les peuples premiers, reprenant le mythe rousseauiste du bon sauvage, totalement fictionnel.

Ce profond mépris de la réalité historique ne s’embarrasse pas non plus des réalités de la vie des ascètes à l’image de Lao Tseu qui ne pouvaient se consacrer à leurs réflexions que parce qu’ils étaient entretenus par une société de cultivateurs dont les relations avec la nature étaient actives. Cette vision de l’Orient se définit comme une « essence » uniquement spirituelle et non rationnelle, laissant ce privilège aux occidentaux. L’orient sert finalement de véhicules aux projections occidentales.

Dans la même logique, il a été proposé par les pays des BRICKS de faire payer une dette aux pays fortement industrialisés ; lors de la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère. Si le but était de rédiger une déclaration universelle des droits de la Terre-Mère, l’initiative d’Evo Morales (dirigeant syndical et président bolivien, depuis 2006, ascendance amérindienne) et avec Hugo Chávez ainsi que deux viceprésidents, celui de Cuba et celui du Burundi et des représentants officiels des quarante-sept États signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) – Brice Lalonde pour la France – soit 147 nationalités présentes. La Déclaration finale est la suivante :

« Les entreprises et les gouvernements des pays dits « les plus développés », avec la complicité d’une partie de la communauté scientifique, réduisent la question du changement climatique à une élévation de la température sans en aborder la cause, qui est le système capitaliste. Nous sommes confrontés à la crise ultime du modèle de civilisation patriarcal fondé sur la soumission et la destruction des êtres humains et de la nature qui se sont accélérées avec la révolution industrielle. »

Ainsi l’idée qui en a résulté est celle d’une dette climatique et de sommes d’argents que les pays dits « développés » devraient s’acquitter d’une justice réparatrice fiduciaire et surtout financière. Et cela sans compter sur la paupérisation croissante que cela entrainerait sur les populations de ces pays dit « développés ». En effet, un récent mouvement de jeunes américains ont dénoncés cet état de fait selon lequel seul 1% de plus riches au monde –pays développés et pays en voie de développement) s’accaparaient 82% des richesses créées notamment en 2017.[1]

Cette Conférence a donc répondu au problème du capitalisme par du capitalisme ; en effet, selon un article de Michael Löwy[2], le principal problème de l’écologie, c’est ce capitalisme non raisonné produisant plus que nécessaire comme on l’a vu avec l’exemple des ouvrières textiles indiennes, qui en plus d’être peu rémunérées et de travailler dans des conditions spartiates voire dangereuses et mortelles, fabriquent des vêtements dont certains finiront à la poubelle. De surcroit, le plus grand danger pour la Terre demeure celui de la course aux armements dans la perspective d’une destruction totale par l’arme nucléaire.

Aucun de ces problèmes ne se retrouvent dans la Conférence en question, et encore moins dans la différence entre anthropocentrisme et biocentrisme pointée du doigt par les partisans de l’écologie profonde. Quelles réponses trouver dans ce cas à la crise écologique ? Certains ont pu proposer l’intervention de scientifiques : Daniel Janzen, biologiste américain de renom a pu appeler à la création de réserves couvrant une large partie du globe dont il assurerait la gestion avec ses collègues scientifiques. : il défend l’idée que seuls les biologistes disposent des compétences nécessaires pour décider de la manière dont les terres tropicales doivent être gérées « Porte-parole du monde naturel » à les seuls à avoir l’expertise et l’autorité nécessaire pour décider.

A ce projet, force est de répondre que les OGM de Monsanto, accusés de nos jours de multiples cancers et d’extinction de certaines espèces d’insectes, a été élaboré par des scientifiques eux-mêmes, autorisant leur mise sur les marchés sans que ces derniers aient été testés sur des populations de vivants. A ces catastrophes, certains anonymes et néophytes ont pu finalement apporter des solutions viables.

L’exemple le plus fameux est celui d’Erin Brockovich, alors adjointe juridique dans un cabinet d’avocat. Après enquête, elle découvre que la pollution par le chrome hexavalent dans les eaux potables a pu entraîner diverses maladies chez les habitants des villes concernées. Instruisant le dossier, elle leur obtient un dédommagement de 333 millions de dollars de la société incriminée, la Pacific Gas ans Electric Company.

Ces « chercheurs de plein air  se sont multipliés ces dernières années, à l’instar de Maria Godoy, alertant les autorités compétentes sur le dangers des pesticides en Argentine[3], qui démontrent que le problème principal de la crise écologique tient à l’exercice politique lui-même, consistant à inventer collectivement des propositions solides et cohérentes, qui doivent passer par l’émergence de conflits et la construction de rapports de force. La Conférence de Copenhague sur le climat de 2009 ne contient d’ailleurs aucun accord de réduction contraignant des gaz à effet de serre, aucune obligation pour les pays participant de le rallier non plus…

L’avenir du textile écologique semble difficile à envisager sans grandes décisions politiques. Néanmoins, certains grands groupes commencent à y apporter leur contribution, à l’instar du groupe de luxe Kering qui a contracté un partenariat en 2015 avec la société Worn Again, réutilisant les vêtements usés en séparant les fibres pour composer de nouveaux textiles. La marque japonaise de fast fashion Uniqlo quant à elle récupère les vêtements usagés afin de créer de la matière isolante.

Tous s’y mettent, mais à l’exemple d’h&m, si le sujet a convaincue l’opinion, il n’en va pas de même pour la pratique. Néanmoins, les rencontres en la matière ne cessent de se multiplier : le plus important étant le sommet de la mode de Copenhague, le forum Anti_Fashion organisées à Marseille, le Global Fashion Agenda, la semaine du développement durable en France (…)

Après des années de surconsommation en matière de textile, une conciliation s’avère possible entre mode et désir de renouvellement perpétuel à travers l’éducation du consommateur à l’achat de pièces plus chères et plus durable : Erwan Autret, ingénieur de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie auprès de l’Ademe indique que le prix reste le critère essentiel lors de l’achat. En achetant plus cher des vêtements durables, est l’un des enjeux essentiels de l’industrie textile. Une fois encore, sans législation en la matière interdisant la production de pièces dont l’obsolescence est calculée pour que la pièce dure peu, cela s’avère difficilement envisageable.

Devant des logiques de rentabilités surpuissantes contrôlant la production au sein des grands groupes, l’issue demeure dans la réutilisation de ces matériaux si vite jeté à la poubelle, dans l’utilisation de matières recyclées ou de vêtements réutilisés, à la conception et production moins polluantes.  Et dans ces initiatives à petite ou grande échelle comme la marque franco-brésilienne Veja, créée en 2004, fabriquant des chaussures et des maillots de bains à partir de plastique recyclé main dans la main avec l’association Surfrider Foundation (organisme luttant pour la protection des mers, océans, rivières et littoraux).

Certaines institutions publiques s’impliquent également à l’image du Victoria and Albert Museum de Londres qui accueille en ce moment même l’exposition Fashioned from Nature prenant pour thème les relations entre la mode et la Nature, présentant des pièces issues de fabrication éco-responsable, comme la robe Calvin Klein d’Emma Watson au Met Ball en 2016.

Ce à quoi il faut ajouter la participation de Vivienne Westwood, particulièrement engagée sur ce sujet, qui déclarait en marge de sa collection automne-hiver 2013 que «La lutte nest plus entre classes, ni entre riches et pauvres, mais entre les idiots et les éco-conscients.», ce à quoi on lui rétorquerait volontiers que la lutte pour l’environnement est nécessairement et pour les raisons explicitées plus haut, une nouvelle forme de la lutte des classes ou les populations les plus pauvres souffrent d’affections liées aux pesticides utilisés pour produire plus, ou encore de l’exclusion de leurs lieux de vie, quand le travail des enfants n’est pas de retour (…)

[1] https://www.latribune.fr/economie/les-1-les-plus-fortunes-ont-accapare-82-des-richesses-creees-l-an-dernier-765516.html Rapport issu de l’ONG Oxfam.

[2] https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2008-2-page-68.htm

[3] https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/la-revolte-argentine-contre-monsanto

 

Copyright http://www.greensocietycampaign.org/beyond-green-podcast-episode-22-deep-ecology-an-ethicists-dream-or-nightmare/

The question that one is then entitled to ask is whether, like the « good savage » in Rousseau was a myth, the wild and wild nature still exists? Are we not there in a form of nineteenth century eugenics that wanted to restore purity to man, by avoiding cross-species « human cross-species », when we claim the right to render areas degraded by man, from nature, to their original purity (wilderness)?

This philosophy, which likes to present itself as a universalist, calls for a large part of the globe to be immediately rendered inaccessible to human beings. The poet Gary Snyder himself advocated for a 90% reduction in the human population to allow the environment to return to its original condition. This preservationism appears radical, considering that a reduction of the world population engendered. We remember the policy of the only child in China from 1979 to 2015, and « black children » or undocumented, deprived of rights and citizen existence (no education, unable to work …) but also the forced sterilizations and abortions by force.

In this regard, the supporters of deep ecology generally evoke Eastern philosophies whose traditions, contrary to Western traditions and mainly Christian, are precursors of the deep ecology and much closer to nature than were the Westerners. This association between Eastern (ancient) and ecological (modern) wisdom would seem to even validate the universal scope of deep ecology. However, the importance given to wilderness is truly harmful when applied to the Third World, or even the poorest people in general.

In India, for example, natural reserves through the « tiger project », which are regarded as internationally remarkable by the international community, are more likely to be favored by animals than by the poorest populations. For example, it was possible to relocate existing villages and return to the nomadic state certain village populations which, in addition, were already suffering from water scarcity, energy, fodder, soil erosion, air pollution and pollution. water.

These national parks are moreover an attraction for tourists from all over the world and not the idea of ​​a land that would return to the wild to save the planet. So, no one really sees any problem in driving thousands of miles to national parks. At the same time, India is enjoying the material benefits of a growing economy and the aesthetic benefits of pristine nature, not to mention its population, which suffers from various ills. So-called deep ecology coexists with the consumer society without really calling into question its ecological and socio-political foundations.

It is therefore a mistake to see an equivalence between environmental protection and protection of wilderness or wilderness. In view of what might be called neo-colonialism in this desire to link deep ecology with Eastern wisdom, it should be remembered that this need to find an authentic connection to deep ecology does not bother nuances between the variants of these traditions whether they be between Hinduism, Buddhism, Taoism or worse according to the first peoples, taking up the Rousseau myth of the good savage, totally fictional.

This profound contempt for the historical reality is not bothered either by the realities of the life of the ascetics like Lao Tzu who could not devote themselves to their reflections only because they were maintained by a society of cultivators whose relationships with nature were active. This vision of the Orient is defined as an « essence » only spiritual and not rational, leaving this privilege to Westerners. The east finally serves as vehicles for Western projections.

In the same vein, it has been proposed by the BRICKS countries to pay a debt to highly industrialized countries; at the World People’s Conference on Climate Change and the Rights of Mother Earth. If the goal was to draft a universal declaration of the rights of Mother Earth, the initiative of Evo Morales (trade union leader and Bolivian president, since 2006, Amerindian ancestry) and with Hugo Chávez and two vice-presidents, that of Cuba and that of Burundi and the official representatives of the forty-seven signatory states of the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) – Brice Lalonde for France – 147 nationalities present. The final declaration is as follows:

« The companies and governments of the so-called » most developed countries « , with the complicity of a part of the scientific community, reduce the issue of climate change to a rise in temperature without addressing the cause, which is the capitalist system . We are confronted with the ultimate crisis of the model of patriarchal civilization based on the submission and destruction of human beings and nature that have accelerated with the industrial revolution. « 

Thus the idea that resulted is that of a climate debt and sums of money that the so-called « developed » countries should fulfill a fiduciary and especially financial restorative justice. And this without counting on the growing impoverishment that this would cause on the populations of these so-called « developed » countries. Indeed, a recent movement of young Americans have denounced this state of affairs according to which only 1% of the richest in the world – developed countries and developing countries – captured 82% of the wealth created especially in 2017. [1]

This Conference has thus responded to the problem of capitalism by capitalism; in fact, according to an article by Michael Löwy [2], the main problem of ecology is that unseasoned capitalism producing more than necessary, as we have seen with the example of Indian textile workers, who in addition to be poorly paid and to work in Spartan, even dangerous and deadly conditions, make clothes some of which will end up in the trash. In addition, the greatest danger to the Earth remains that of the arms race in the perspective of total destruction by nuclear weapons.

None of these problems can be found in the Conference in question, and even less in the difference between anthropocentrism and biocentrism pointed out by proponents of deep ecology. What answers in this case to the ecological crisis? Some have been able to propose the intervention of scientists: Daniel Janzen, renowned American biologist could call to the creation of reserves covering a large part of the globe which he would manage with his scientific colleagues. He argues that only biologists have the skills to decide how tropical lands should be managed as the « spokesman of the natural world » to the only ones with the expertise and authority to decide.

To this project, it must be said that Monsanto’s GMOs, nowadays accused of multiple cancers and the extinction of certain species of insects, have been developed by scientists themselves, allowing them to be placed on the market without these have been tested on living populations. In these disasters, some anonymous and neophytes were finally able to bring viable solutions.

The most famous example is that of Erin Brockovich, then a legal assistant in a law firm. After investigation, she discovered that the pollution by hexavalent chromium in drinking water could cause various diseases among the inhabitants of the cities concerned. On filing the case, she obtained compensation of $ 333 million from the offending company, the Pacific Gas Electric Company.

These « outdoor researchers have multiplied in recent years, like Maria Godoy, alerting the competent authorities on the dangers of pesticides in Argentina [3], which demonstrate that the main problem of the ecological crisis lies in the political exercise itself, consisting in collectively inventing solid and coherent proposals, which must go through the emergence of conflicts and the construction of power relations. The 2009 Copenhagen Climate Conference contains no binding greenhouse gas reduction agreement, nor does it require the participating countries to join it either …

The future of ecological textiles seems difficult to envisage without major political decisions. Nevertheless, some large groups are beginning to make their contribution, like the luxury group Kering, which entered into a partnership with Worn Again in 2015, recycling used clothing by separating the fibers to make new textiles. The Japanese fast fashion brand Uniqlo is recovering used clothing to create insulating material.

All of them do it, but like H & M, if the subject has convinced the opinion, it is not the same for the practice. Nevertheless, the meetings on the subject are constantly increasing: the most important being the summit of fashion in Copenhagen, the forum Anti_Fashion organized in Marseille, the Global Fashion Agenda, the week of sustainable development in France (…)

After years of overconsumption in textile, a conciliation is possible between fashion and desire for perpetual renewal through the education of the consumer to the purchase of more expensive and more durable parts: Erwan Autret, engineer of the Agency of the environment and energy management at the Ademe indicates that the price remains the essential criterion during the purchase. By buying more expensive durable clothing, is one of the key issues of the textile industry. Once again, without legislation prohibiting the production of parts whose obsolescence is calculated so that the piece lasts little, this proves difficult to envisage.

In the face of extremely powerful profitability regimes controlling production within large groups, the outcome remains in the reuse of these materials so quickly thrown in the trash, in the use of recycled materials or reused garments, the design and production less polluting. And in these small-scale and large-scale initiatives, such as the French-Brazilian brand Veja, created in 2004, manufacturing footwear and swimwear from recycled plastic, hand-in-hand with the Surfrider Foundation (an organization fighting for protection). seas, oceans, rivers and coasts).

Some public institutions are also involved in the image of the Victoria and Albert Museum in London, which is currently hosting the Fashioned from Nature exhibition on the theme of the relationship between fashion and nature, featuring pieces from the world of fashion. responsible, like Emma Watson’s Calvin Klein dress at Met Ball in 2016.

To which must be added the participation of Vivienne Westwood, particularly committed to this subject, who stated on the sidelines of her fall-winter 2013 collection that « The struggle is no longer between classes, nor between rich and poor, but between idiots. and the eco-conscious. To which it would be argued that the fight for the environment is necessarily and for the reasons explained above, a new form of class struggle or the poorest people suffer from diseases related to pesticides used to produce more, or the exclusion of their places of life, when child labor is not back (…)

[1] https://www.latribune.fr/economie/les-1-les-fest-fortunes-accapare-82-funded-funding-the-an-last-765516.html Report from the NGO Oxfam.

[2] https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2008-2-page-68.htm

[3] https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/argentine-revolution-contre-monsanto

Atelier familial en Chine. Le garçon sur la photo, dans le village de Dadun, à Xintang, gagne 0,15 yuan (1,5 centime) pour couper les fils qui dépassent d’un blue jeans. En une journée, près de 200 paires passent entre ses mains. Photos : Qiu Bo/Greenpeace

Family workshop in China. The boy in the photo, in Dadun Village, Xintang, earns 0.15 yuan (1.5 cents) to cut the threads of a blue jeans. In one day, nearly 200 pairs pass in his hands. Photos: Qiu Bo / Greenpeace